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Estimation et cote de l'artiste Mathieu Matégot
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Mathieu Matégot : les premiers pas d’un décorateur touche à tout
Mathieu Matégot est un designer français d’origine hongroise. Il est né en 1910 à Tapio-Sully en Hongrie, à quelques kilomètres de Budapest. Il est inscrit à l’Académie Jaschick et à l’école des Beaux-Arts de Budapest, où il se forme et rencontre Vasarely, avant de débuter comme décorateur de théâtre, au théâtre National de Budapest. À l’âge de 19 ans, Mathieu Matégot s’envole pour l’Italie et les Etats-Unis. Il s’installe finalement à Paris en 1931, coeur des avant-gardes en Europe. Mathieu Matégot est étalagiste pour les Galeries Lafayette, mais diversifie rapidement son activité, devenant créateur de décors aux Folies Bergères, et dessinateur pour une agence de publicité. Mais surtout, Matégot se fait engager chez un éditeur de meubles. Il dessine notamment en 1933 une gamme de mobilier en métal et rotin, un matériau encore peu utilisé à l’époque, mais qui sera l’un des matériaux fétiches des designers des années 50-60. C’est aussi dans les années 30 que Mathieu Matégot, qui n’a jamais abandonné le dessin et la peinture, se tourne vers la tapisserie. Entre 1939 et 1944 il intensifie son travail de peintre de cartons de tapisserie.
Le travail de Matégot dans divers domaines de la décoration, le mobilier design et la tapisserie, ne lui apporte pas encore la reconnaissance qu’il mérite. Et Matégot s’engage dès 1939 dans le conflit mondial, durant lequel il est fait prisonnier. Jusqu’en 1945, il disparaît de la scène artistique parisienne.
Mathieu Matégot entrepreneur et inventeur du rigitulle
Durant la guerre, Matégot s’est familiarisé avec le travail de la tôle et du métal dans une usine de production mécanique où le prisonnier avait été réquisitionné. Mathieu Matégot rentre à Paris fort de ce savoir nouveau. Le designer est naturalisé français, et il fonde son propre atelier de mobilier, qu’il développera ensuite à Casablanca, conservant la maison-mère parisienne. Mathieu Matégot mérite le titre de pionnier : il utilise le bois, le métal, le verre, mais aussi le rotin, le formica et la tôle perforée dont il a découvert les propriétés de malléabilité et de résistance. Il conçoit des tables, des chaises, bureaux et meubles de design, ainsi que des objets du quotidien, corbeilles, porte-parapluies et caches-pots. Mathieu Matégot fait breveter en 1952 le rigitulle, un procédé de pliage en accordéon d’une plaque de tôle perforée, qui permet d’en augmenter la résistance mécanique. Son style est né, à mi-chemin entre le design et la décoration, la commodité et l’innovation joyeuse. En témoigne sa plus fameuse création, pensée vers 1950 et réalisée en 1954, la chaise tripode Nagasaki, mêlant la tôle, l’acier tubulaire, et les matières plastiques en plein essor comme le skaï. L’année suivante il créée le modèle de canapé Copacabana en employant les mêmes matériaux, un modèle destiné lui aussi à connaître un grand succès.
Mathieu Matégot succès et fin de carrière dans le design
Mathieu Matégot connaît enfin la renommée qui sied à son travail novateur. Il expose régulièrement au Salon des artistes décorateurs et au Salon des arts ménagers, ou au Pavillon de Marsan, où l’on croise les grands designers de l’époque, Pierre Guariche, Motte et Mortier, Prouvé, et tant d’autres. Auprès de certains d’entre eux, Charlotte Perriand, Jean Prouvé et Jean Royère notamment, il participe à de multiples chantiers, à commencer par la décoration de l’un des foyers de la Maison de la radio, à Paris. En 1949 il est membre de la Société des Artistes Décorateurs. Les affaires sont florissantes pour Matégot. Son atelier parisien emploie une vingtaine d’ouvriers, il a ouvert une succursale au Maroc et en 1959, ouvre un bureau d’études à Londres. Matégot est reconnu, et remporte de nombreuses médailles et distinctions : il est fait officier de l’Ordre des arts et des lettres en 1953, remporte le Grand prix de l’exposition internationale de Madrid la même année, ou encore la médaille d’or de la XIIème triennale de Milan. Pourtant, Mathieu Matégot nourrit une passion secrète, née dans les années 1930 : la tapisserie. Aussi, alors qu’il est au sommet, il arrête le mobilier design : entre 1959 et 1964, Matégot vend les parts de son entreprise à ses associés, peu après l’ouverture du bureau de Londres.
Mathieu Matégot un designer passionné de tapisserie
Mathieu Matégot a toujours conservé le goût du dessin de tapisserie. Découverte dans les années 1930, cette activité avait repris pour Matégot après la guerre. En 1945, il avait commencé en effet à concevoir des tapisseries éditées par la maison Tabard à Aubusson. La passion de Mathieu Matégot le pousse à adhérer en 1950 à l’Association des peintres cartonniers de tapisserie, un groupe d’artistes organisé par Jean Lurçat. Il travaille à la réalisation de cartons, et, dans le sillage de Jean Lurçat, stylise les motifs, avant d’abandonner la figuration au profit d’une abstraction géométrisante, renouvelant le vocabulaire de cet art ancestral et sur le déclin. Matégot développe la technique du piqué, qui lui permet de dégrader les couleurs et de travailler les effets de camaïeu. Son succès est international : les commanditaires se nomment Banker Trust Company à New-York, Musée de l’air et de l’espace de Washington, National Library of Australia à Canberra… sans oublier diverses institutions françaises.
En 1961, alors qu’il cesse son activité de production de mobilier, il se met également à enseigner la tapisserie aux Beaux-Arts de Nancy.
Mathieu Matégot, en passionné, tente de défendre la tapisserie lors de la crise économique des années 70. En 1990, il créée la fondation Mathieu Matégot pour la défense de la tapisserie contemporaine, à Bethesda aux Etats-Unis (Maryland), mais son travail de designer fait ombrage à sa carrière méconnue de tapissier. Matégot se consacre à la tapisserie jusqu’à son décès, en 2001, à Angers.
L’estimation des oeuvres de Mathieu Matégot
Les meubles design de Mathieu Matégot connaissent un grand succès auprès des collectionneurs. En 2021, le record a été battu pour l’une des chaises phares du designer, la chaise papillon de 1954 conçue en rigitulle et acier tubulaire, dont un exemplaire s’est vendu à Paris pour 1650 000 euros hors frais. Parmi les modèles emblématiques de la société Matégot, les suspension « satellites » de 1953 connaissent également un intérêt croissant, et s’estiment aux alentours des 30 000 euros la paire ou les trois. En dehors du cadre des records, le mobilier de Mathieu Matégot varie dans les estimations selon le type de mobilier, la date de création, les matériaux employés et les modèles.
Mathieu Matégot est bien plus connu comme designer que comme tapissier. Ses tapisseries connaissent cependant une belle croissance dans les estimations. Le record pour une tapisserie (datée de 1950) a été battu en 2018 pour 30 500 euros hors frais à Paris. Cependant, elles oscillent en général entre 1 000 et 8 000 euros pièce.
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