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Estimation et cote de l'artiste Paul-Émile Brandt
Paul-Émile Brandt voit le jour en 1883 à la Chaux-de-Fonds, cité suisse spécialisée dans l’horlogerie. Il descend lui-même d’une lignée d’horlogers et reçoit de ce fait une formation artistique et technique rigoureuse. Il étudie la gravure et le travail des métaux à l’École des Arts Appliqués de la Chaux-de-Fonds. Il y travaille sous l’égide de Charles l’Eplattenier, un peintre très engagé dans la promotion de l’Art nouveau suisse. C’est également durant cette phase de formation qu’il sympathise avec Charles-Édouard Jeanneret, plus connu sous son pseudonyme : Le Corbusier. Paul-Émile Brandt se forme par la suite à l’École des Beaux-Arts de Paris, où il développe d’autres compétences, en particulier la sculpture et la gravure de pierres dures et de camées. Il a par la suite beaucoup recours à cette dernière technique dans le cadre de ses productions joaillières.

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Paul-Émile Brandt : son histoire
En 1906, Brandt est un artiste complet, et le musée des Arts Décoratifs acquiert déjà certaines de ses pièces lors de l’exposition annuelle de la Société des Artistes Français à laquelle il participe. Mais il dépose uniquement son poinçon d’orfèvre en 1912. Dès lors, il loge et tient boutique rue des Saints-Pères, à proximité de l’École des Beaux-Arts. Paul-Émile Brandt est médaillé d’or en 1923 de la Société des Artistes Français, et reconnu par ses pairs pour sa personnalité stylistique forte. Il refuse cependant d’adhérer à l’Union des Artistes Modernes, en dépit de son style Art Déco très affirmé et novateur. Cela ne l’a pas empêché de produire des pièces d’une grande qualité, et d’atteindre une réputation internationale. Il est par exemple exposé au sein de la galerie parisienne d’Edgar Brandt, un ferronnier d’art alors réputé, qui avait ouvert une succursale à New York. Un tournant s’amorce en 1936 : Brandt se consacre à la production de médailles religieuses, jusqu’à son décès en 1952.
Paul-Émile Brandt : de l’Art Nouveau végétal à l’Art Déco géométrique
Dans les publications liées au Salon des Artistes français de 1907, Brandt est évoqué comme un « disciple habile de M. Lalique ». Tout comme ce dernier, le joaillier est un représentant de l’Art nouveau, un style qu’il a rencontré durant sa formation parisienne, ainsi qu’à La-Chaux-de-Fonds, berceau du Style Sapin, nom de l’Art nouveau suisse. Brandt aime particulièrement les abeilles, qui sont l’emblème de La-Chaux-de-Fonds, et qu’il met souvent en scène affrontées, tel un motif héraldique. La ligne courbe et végétale de l’Art nouveau s’épanouit dans les productions du joaillier. Paul-Émile Brandt sait cependant faire évoluer sa palette stylistique en suivant les modes. Il propose ainsi, vers 1920, quelques pièces davantage inspirées de l’égyptomanie, consécutive aux découvertes d’Howard Carter.
Un véritable tournant s’opère en 1925 : il présente, à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes, de nouveaux bijoux. Ceux-ci sont marqués par un style alors novateur : l’Art Déco. Ses pièces, en argent ou en platine, s’enrichissent d’une riche palette de couleurs, obtenues grâce aux laques polychromes de couleurs vives ou aux incrustations de malachite et de lapis-lazuli. Paul-Émile Brandt sait marier subtilement ces couleurs à la laque « coquille d’œuf », une technique traditionnelle japonaise nouvellement importée en Europe, qui consiste à inclure dans la couche de laque fraîche des fragments de coquille. L’agencement de ces laques et des couleurs vives crée des motifs stylisés, abstraits et géométriques (rayures, diagonales, zigzags, triangles, et cercles en particulier), dans le plus pur style Art Déco. Ce style s’épanouit sur des bijoux tels des clips, broches, bracelets et plus encore sur de petits objets tels les étuis à cartes, minaudières, poudriers ou étuis à cigarettes.
Brandt conserve son goût pour la multiplicité des techniques, notamment la pierre gravée. Il continue d’orner certaines pièces de pierres de lune, agates ou cristaux de roche gravés. Il poursuit aussi son travail d’émaillage sur des minaudières, telles que celle conservée au musée d’Orsay. On y voit s’épanouir un décor figuratif rare dans son œuvre Art Déco. Le joaillier a également pour particularité de classer ses bijoux en catégories (ville, du soir, et sport) afin de s’adapter à la vie trépidante de la femme moderne. Un dernier tournant stylistique s’amorce enfin en 1936, après sa dernière exposition : Brandt se consacre dès lors aux médailles de baptême, frappées notamment chez Arthus Bertrand.
Quelle est la cote de Paul-Émile Brandt ?
Si différentes productions se sont succédé dans la carrière de Paul-Émile Brandt, la plus abondante sur le marché de l’art est probablement celle des petits objets laqués de la période Art Déco, en particulier les étuis à cigarettes. Par exemple, un étui s’est vendu 10 000 euros en 2014, loin devant l’estimation à 3 000 euros qui en avait été faite. Les prix grimpent jusqu’à 37 500 euros pour un étui à cigarettes adjugé en 2020, encore une fois bien au-dessus de l’estimation prévue. La provenance d’une pièce peut encore faire monter les enchères. Un étui à cigarettes réalisé en 1929 et détenu par Andy Warhol s’est vendu 40 000 euros en 2012. Quant aux médailles de Brandt, produites de manière plus sérielle, elles s’écoulent à des prix moindres, souvent inférieurs à 1 000 euros.
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