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Estimation et cote de l'artiste Robert Rauschenberg

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Robert Rauschenberg, le néo-dada américain

Robert Rauschenberg (1925-2008) est un artiste américain de la seconde moitié du XXème siècle, rattaché au mouvement Néo-dada. Sa pratique artistique rompt avec l’expressionnisme abstrait de Jackson Pollock (1912-1956). Robert Rauschenberg travaille en particulier le collage et l’assemblage de plusieurs médiums pour repousser les limites du champ artistique. C’est en raison de son emploi des collages que l’on qualifie Robert Rauschenberg de Néo-dada. Il reprend en effet la technique Dada popularisée par Tristan Tzara (1896-1963), mais dépasse ce mouvement en proposant non plus un collage-tableau mais un collage dans l’espace. Il puise son inspiration majoritairement dans la culture américaine contemporaine.

Robert Rauschenberg, du Texas à Paris

Robert Rauschenberg naît au Texas, où il suit des études de pharmacie. Cependant, après avoir servi dans l’armée lors de la Seconde guerre mondiale, Robert Rauschenberg se réoriente et intègre le Kansas City Art Institute. De 1947 à 1948, il y étudie l’histoire de l’art, la peinture, la mode ou encore la musique. Cet enseignement pluridisciplinaire pose les bases de l’esprit d’ouverture qui caractérise sa pratique artistique. Durant ses études, Robert Rauschenberg fait la connaissance de Willem de Kooning (1904-1997), qui l’inspire fortement. En 1948, l’artiste part à Paris où il suit les cours de l’Académie Julian. Il y fait la rencontre de sa femme, l’artiste peintre Susan Weil (1930).

L’art monochrome de Robert Rauschenberg

Au début des années 1950, Robert Rauschenberg peint en monochrome, en réaction contre l’expressionnisme abstrait. Il cherche à supprimer toute subjectivité artistique, afin de faire de l’œuvre le reflet du monde, au même titre qu’un écran de cinéma ou une photographie. Dans ces années-là, Robert Rauschenberg peint sur du papier journal marouflé, réalisant des œuvres telles que White painting (1951). L’artiste organise sa première exposition en 1951, et participe dès 1952 à l’un des premiers happenings de l’histoire avec John Cage (1912-1992). De cette manière, Robert Rauschenberg révèle son goût pour l’inclusion de l’art dans le réel et la scène. Sa deuxième exposition se tient en 1954 à la Charles Egan Gallery de New York.

Robert Rauschenberg et les assemblages

Vers 1955, Robert Rauschenberg développe ses « combines », qui consistent en un assemblage de matériaux hybrides tirés d’objets du quotidien. Ses œuvres relèvent à la fois de la peinture et de la sculpture, comme le montre Monogram (1955). Robert Rauschenberg adjoint même la musique et la danse dans certaines de ses productions. Ainsi, dans Munutiae (1954), l’œuvre devient décor de scène et ne prend toute sa dimension que par l’action des danseurs. Ce sont ces derniers qui créent le lien entre les différents éléments constitutifs du « paravent », et donnent son unité à la création. Jusqu’en 1964, Robert Rauschenberg collabore avec la troupe de la Merce Conningham Company.

Les expériences de Robert Rauschenberg

Dans les années 1960, Robert Rauschenberg mène des expériences liées à la sérigraphie, et produit des « écran de soie » comme Barge (1962). L’artiste témoigne ainsi de son goût pour la photographie, qu’il mêle régulièrement à la peinture dans ses autres créations. Par ses œuvres, Robert Rauschenberg interroge la visibilité du processus de création dans l’œuvre, l’intégration de l’objet réel dans l’œuvre, et l’inscription de l’œuvre dans son époque. Robert Rauschenberg ne représente plus les objets mais les transfère sur la surface picturale. Il développe cette réflexion à l’extrême dans Marché noir (1961), une œuvre réalisée pour l’exposition l’Art en Mouvement au Stedelijk Museum d’Amsterdam en 1961. La création consiste en une valise ouverte dans laquelle le spectateur prend un objet et le substitue par un autre lui appartenant. De cette manière, l’œuvre ne cesse d’évoluer. Friand d’innovation, Robert Rauschenberg souhaite encourager les inventions pluridisciplinaires et l’emploi de nouvelles techniques. Il forme en 1966 le groupe Experiments in Art and Technology avec Billy Klüver (1927-2004), pour inciter les émulations entre artistes et ingénieurs.

Faire estimer gratuitement une oeuvre de Robert Rauschenberg

Beaucoup d’œuvres de Robert Rauschenberg circulent sur le marché de l’art. Cette présence reflète l’importance de sa production et l’intérêt qu’elle suscite auprès du public. Le record des ventes est détenu par Buffalo II (1964) adjugé en 2019 à New York pour 79 262 902 €. La plupart des œuvres de Robert Rauschenberg sont acquises pour plusieurs dizaines voire centaines de millier d’euros. Les sérigraphies, ses œuvres les plus abordables, peuvent être achetées pour quelques milliers d’euros. Ainsi, Shoot from a main stem (from suite of nine prints) (1979) a été vendu en 2022 pour 4 371 € à Lambertville (États-Unis).
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(Illus.) Robert Rauschenberg, Retroactive II, 1963, Chicago, Museum of Contemporary Art.

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