Estimation Vu Cao Dam, peintre et sculpteur vietnamien du XXe siècle

Vu Cao Dam est un peintre et sculpteur vietnamien du XXe siècle. Né à Hanoï en 1908, capitale de l’actuel Vietnam, dans une famille aisée et lettrée, il intègre l’École des Beaux-Arts d’Indochine en 1926. Cette institution est une initiative de Victor Tardieu et Joseph Inguimberty, peintres français émigrés, et du peintre vietnamien Nguyen Nam Son. Vu Cao Dam est l’un des deux seuls étudiants du département de sculpture ; il s’intéresse particulièrement au bronze. Victor Tardieu repère son talent et devient son mentor. En 1928, Vu Cao Dam réalise en son honneur un buste en bronze à son effigie, ce qui témoigne de la relation privilégiée des deux artistes.
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Qui est l'artiste peintre et sculpteur Vu Cao Dam ?

Après l’obtention de son diplôme en 1931, Vu Cao Dam quitte le Vietnam pour Paris, à l’image de plusieurs de ses pairs, comme les peintres Le Pho et Mai Thu. Il ne reverra jamais son pays natal. Ensemble, ces jeunes artistes exposent au pavillon de l’Indochine lors de l’Exposition coloniale de 1931. Vu Cao Dam s’y fait particulièrement remarquer. Il obtient dès lors des commandes de portraits sculptés de personnalités importantes, comme le ministre Jacques Stern.Dès cette période, il expérimente dans le domaine de la peinture, en privilégiant dans un premier temps des supports de soie. Il peint principalement des femmes et des enfants, mis en scène dans un bonheur domestique simple et doux, dans des tons d’abord sobres et restreints. Il est influencé par les mouvements modernes qu’il découvre, des impressionnistes aux peintres de son temps. Loin de rejeter ses origines, Vu Cao Dam entreprend également à l’École du Louvre des études spécialisées en Arts de l’Extrême-Orient. Son art vise à opérer une audacieuse synthèse entre ces deux influences majeures. On le voit par exemple dans Amants dans un paysage (non daté) : les proportions, postures et vêtements des personnages rappellent les arts d’Asie du Sud-Est, tandis que les couleurs vives et le paysage témoignent des nouvelles influences européennes de l’artiste.

Estimation, prix et cote de Vu Cao Dam

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Vu Cao Dam se trouve à Paris avec son épouse, la pianiste Renée Appriou, et leurs enfants. Cette période troublée renforce son intérêt pour la peinture, car son activité de sculpteur est suspendue par l’impossibilité de fondre de grandes quantités de bronze.En 1949, au lendemain de la guerre, la famille part s’installer dans le Sud de la France, à la recherche d’un climat plus clément pour préserver la santé fragile de Vu Cao Dam, qui souffre d’asthme sévère. En outre, il tombe rapidement amoureux de cette région aux paysages enchanteurs, dont les couleurs et la lumière ont inspiré les tenants de la peinture moderne depuis la fin du XIXème siècle, tels Paul Cézanne, Auguste Renoir ou Vincent van Gogh. Il y passe le reste de sa vie, se consacrant désormais exclusivement à la peinture, et préférant l’huile sur toile à la gouache sur soie. Son style évolue au contact de ses pairs qui résident dans la région : l’influence de Marc Chagall est perceptible dans les arrière-plans colorés, abstraits et oniriques, et particulièrement dans les représentations de chevaux.Cependant, il n’en oublie pas la tradition extrême-orientale et met ces nouvelles caractéristiques stylistiques au service d’iconographies ancestrales : dans sa série des Divinités, commencée dans les années 1960, le personnage aux jambes croisées, par sa posture frontale, rappelle grandement les portraits impériaux chinois.À partir de 1985, Vu Cao Dam s’intéresse à nouveau davantage à la sculpture. Bien qu’en proie à la maladie, il continue de créer, jusqu’à sa mort en 2000, à Saint-Paul-de-Vence.Dans la continuité de la notoriété acquise de son vivant, les œuvres de Vu Cao Dam se vendent à des prix élevés, et sa cote ne fait qu’augmenter depuis sa mort. Il est particulièrement prisé par certains collectionneurs privés vietnamiens. Si la plupart des peintures sont adjugées entre 10 000 et 80 000 euros, les prix peuvent s’envoler pour des œuvres remarquables par leur finesse : ainsi, la poétique Jeune fille lettrée, peinture sur soie de la première partie de sa carrière (1930-1940), a battu un record en 2021: elle a été adjugée 468 000 euros.

(Illus.) Vu Cao Dam – Amants dans un paysage

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