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Estimation et cote de l'artiste Henri Manguin
Évoquer un « Éden retrouvé » à travers des paysages aux formes simplifiées et aux couleurs flamboyantes, tel est le péché mignon d’Henri Manguin. L’artiste français, né à Paris en 1874, abandonne rapidement ses études au lycée Condorcet pour se consacrer à la peinture.
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Les débuts artistiques du peintre Henri Manguin
En 1894, il suit une formation rigoureuse dans l’atelier de Gustave Moreau, à l’École des Beaux-Arts de Paris, où il se lie d’amitié avec Albert Marquet, Henri Matisse, ou encore Georges Rouault. Il participe à des manifestations artistiques en marge du Salon officiel comme l’exposition de la Société Nationale des Beaux-Arts de 1897. Plus tard, Henri Manguin participe au Salon des Indépendants de 1902 mais aussi au Salon d’Automne de 1905 où il présente cinq toiles. Le thème du paysage y est omniprésent comme en témoignent les titres choisis : Sous les arbres, Le Pré, Les chênes lièges, etc. Toutefois, Manguin ne néglige jamais la figure humaine dans sa peinture, il la fait dialoguer avec son environnement de la façon la plus naturelle possible. Le critique d’art Pierre Cabanne résume assez bien les procédés employés par l’artiste : « dans chaque tableau de Manguin il est midi, la lumière chante, glisse sur l’eau calme, la chair épanouie, les fleurs ouvertes ou les fruits mûrs, c’est l’heure exacte du bonheur présent ».
Henri Manguin, figure majeure du fauvisme
Manguin est perçu comme un artiste fauve de la première heure, bien qu’il ait reçu un enseignement académique. Il privilégie une conception personnelle de la peinture et emploie des techniques novatrices. Il a notamment recours à la juxtaposition de couleurs vives et à de larges plages de peinture violette qui structurent ses compositions. Par leur récurrence, elles deviennent la signature de l’artiste. La division de la touche témoigne de son attrait pour le néo-impressionnisme de Signac et Seurat. Toutefois, son intérêt se portant davantage sur des couleurs franches et un abandon de la perspective, c’est au fauvisme qu’on l’affilie. La palette rayonnante de Manguin lui est inspirée par la lumière du sud de la France où il s’installe avec sa femme et ses trois enfants en 1904. Manguin ne cherche pas à intellectualiser sa peinture, c’est la dimension émotionnelle qu’il fait primer avant tout. Il conserve néanmoins une certaine rigueur dans ses compositions, ne déformant jamais ses sujets, il hérite cette précision de Cézanne.
Dès 1906, il rencontre un vif succès auprès des marchands et des collectionneurs : le galeriste Ambroise Vollard lui achète ainsi 142 toiles, pastels et dessins. L’année suivante, la galerie de Bernheim-Jeune, figure majeure de l’art moderne, fait l’acquisition d’un ensemble de ses toiles et de ses dessins. Manguin voyage avec ses amis peintres. Il se rend à Collioure avec Matisse ou encore en Italie avec Marquet. Il fréquente régulièrement la Suisse où il fait la rencontre du couple de collectionneurs Hahnloser-Bühler qui apprécie particulièrement sa peinture. C’est ainsi que son art s’internationalise puis qu’il est exposé dans les galeries du monde entier (Paris, Londres, Madrid, Genève). À la fin de sa carrière, il quitte l’avant-garde pour adopter un style plus nuancé. Il ne rompt pas pour autant ses liens avec des artistes comme Albert Marquet avec qui il reste ami toute sa vie. De même, le milieu du marché de l’art continue à défendre ses œuvres malgré sa prise de distance.
Estimation et cote de Henri Manguin sur le marché de l'art
De nos jours, les œuvres d’Henri Manguin sont très prisées par les collectionneurs. Ses toiles sont plutôt rares sur le marché de l’art ce qui a pour effet d’augmenter leur valeur. Sa cote est relativement élevée et peut atteindre des records. Pour ses tableaux il faut compter entre 10 000 et 55 000 euros : les natures mortes sont les toiles les moins onéreuses puisqu’elles sont estimées à 10 000 euros, viennent ensuite les scènes d’intérieur à 20 000 euros, les nus à 25 000 euros et enfin les paysages qui culminent en moyenne à 30 000 euros. Les peintures fauves et les paysages arcadiens, étant les plus recherchés, sont estimés entre 70 000 et 400 000 euros. À titre d’exemple le nu intitulé Le Reflet (huile sur toile, 1904) a trouvé acquéreur au prix de 230 000 euros en 2017 à New York. En 2016, sa toile Les oliviers à Cavalière (1906) a su séduire les acheteurs et a été adjugée 1 008 000 euros.
(Illus.)Manguin
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