Estimation et cote de l'artiste Ilya Répine
Ilya Répine (1844-1930) est un peintre réaliste russe qui a exercé une influence majeure sur l’art du tournant du XXème siècle. Il est aujourd’hui considéré comme le principal représentant du réalisme russe, style qu’il envisage avec une intention politique.
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La formation artistique d’Ilya Répine
Ilya Répine débute sa formation à l’école de peinture d’icônes de Tchouhouïv, sa ville natale. Il se rend ensuite à Saint-Pétersbourg, où il apprend l’anatomie, la perspective, la composition et le dessin auprès d’Ivan Kramskoï et de Rudolf Zhukovsky à l’école de dessin de la Société pour l’encouragement des arts (1863).
Dès l’année suivante, Ilya Répine est admis à l’Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg, dans l’atelier de Pavel Tchistiakov (1864-1871). Malgré cette formation académique, il privilégie déjà les thèmes paysans et réalistes, qu’il interprète dans un objectif politique. Il représente les difficiles conditions de vie des ouvriers, auxquels il donne une forte monumentalité.
Ilya Répine remporte l’adhésion du public avec Les Haleurs de la Volga (1870-1873), tableau qui lui vaut la médaille d’or de l’Académie et une bourse pour étudier à l’étranger. Dès 1872, alors que le tableau est inachevé, il se rend à l’exposition universelle de Vienne, puis en Italie, à Londres, et finalement en France, où il réside en 1875-1876.
En France, Ilya Répine s’inspire de l’impressionnisme qu’il découvre alors. S’il n’en reprend pas la touche, il admire particulièrement l’étude de la couleur et de la lumière d’Edouard Manet. Ilya Répine s’en inspire pour enrichir les coloris de ses toiles. A la suite des impressionnistes, Ilya Répine s’essaie à la peinture en plein air. Il représente des vues de Paris et des portraits, avec une touche plus libre et une palette plus claire. Il demeure cependant attaché à la finition et à l’art de la composition acquis lors de sa formation académique
Ilya Répine, un peintre réaliste d’influence
A son retour en Russie en 1877, Ilya Répine exerce rapidement une grande influence sur la scène artistique russe en tant que maître du réalisme.
Il retourne d’abord temporairement à Tchougouïev, sa ville natale, dont il espère encourager le renouveau culturel. S’il la quitte rapidement pour Moscou, le peintre y enrichit son répertoire de motifs paysans. Il y dresse des portraits de types sociaux particuliers, comme avec L’Archidiacre (1877) ou Le Paysan au mauvais œil (1877).
Ilya Répine s’installe ensuite à Moscou pour cinq ans, de 1878 à 1882. Il y fréquente les cercles de collectionneurs, et y rencontre son mécène principal, Pavel Tretyakov. A cette même période, Ilya Répine rejoint le groupe des artistes Ambulants (Peredvizhniki), qui accordent un rôle social à l’art.
Ilya Répine part ensuite à Saint-Pétersbourg, où il se détourne des thèmes paysans mais demeure engagé politiquement par l’art. Ainsi, la peinture d’histoire Ivan le Terrible et son fils Ivan, le 16 novembre 1581 (1885), suscite un tel scandale que le tsar Alexandre III en interdit l’exposition.
Ilya Répine est alors un peintre avec un grande aura. Il enseigne à l’Institut supérieur des arts à Saint-Pétersbourg, et est nommé directeur les ateliers de peinture de l’Académie en 1894-1907.
Après une période centrée sur la peinture historique, Ilya Répine se concentre de nouveau sur les sujets sociaux et d’actualité dans les années 1890. Très réputé pour ses portraits à profondeur psychologique, il est invité à Moscou pour peindre deux toiles du couronnement de Nicolas II.
Ilya Répine se fait le représentant de la peinture russe à l’étranger. En 1900, il participe à l’Exposition universelle de Paris en qualité d’exposant et de membre du jury de peinture, et reçoit l’année suivante l’ordre de la Légion d’honneur française. Il présente aussi ses toiles à l’Exposition universelle de Rome de 1911, et des festivités sont même organisées à Saint-Pétersbourg en 1915 pour célébrer le quarante-cinquième anniversaire de sa carrière.
Ilya Répine, un peintre en Finlande
A la suite de la révolution russe, la ville de Kuokkala où Ilya Répine est installé depuis 1903 est intégrée au nouvel État finlandais, qui prend alors son indépendance. Le peintre est désormais coupé du monde russe, mais il poursuit son travail et expose à Helsinki.
Joseph Staline propose au peintre de rentrer en URSS, mais Ilya Répine refuse par trois fois, en 1924 puis en 1926 et 1927. Il meurt en 1930. Lorsque la ville de Kuokkala devient soviétique en 1944, elle est renommée Répino en hommage au peintre.
La cote des œuvres d’Ilya Répine
La cote des œuvres d’Ilya Répine a connu une hausse de 150% depuis les années 2000, cependant marquée par des heurts depuis 2018. Les toiles de cet artiste majeur du XXème siècle sont aujourd’hui accessibles à un grand nombre de collectionneurs, avec une gamme des prix comprise entre 1 000 et 4 000 000 €. Le prix le plus haut a été atteint avec Un Café parisien (1875), une toile réalisée à Paris, adjugée à Londres en 2011 pour 4 492 000 € (4 000 000 £) Les peintures de l’artiste s’échangent le plus souvent pour 10 000 à 500 000 €.
Les dessins et aquarelles représentent pourtant la majorité des ventes (66%). Les feuilles sont généralement adjugées pour 1 000 à 10 000 €.
(Illus.) Constantin Korovine, Lanternes de papier, 1898, huile sur toile, Moscou, Tretyakov Gallery
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