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Jean Fautrier, un artiste peintre qui fait un ravissement pour les amateurs d'art

La célèbre série de toiles intitulée les Otages (1945) de Jean Fautrier ne fait pas de lui un ravisseur mais plutôt un ravissement pour les amateurs d’art qui s’arrachent ses tableaux aussi bien classiques que novateurs en salle de vente.

Fautrier
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Paradoxalement, l’artiste n’a jamais vraiment vécu de son art, bien qu’il ait été influent durant certaines phases de sa carrière. En effet, il n’a de cesse de renouveler son style et ses techniques, comme il le précise lui-même en 1958 dans un texte portant sur l’art informel : « La peinture est une chose qui ne peut que se détruire, qui doit se détruire, pour se réinventer ». Il naît à Paris en 1898, et grandit auprès de sa mère à Londres où il suit un enseignement artistique rigoureux. Il entre à la Royal Academy en 1912 et assiste aux cours du peintre postimpressionniste Walter Sticker. Il étudie plus tard au sein de la Slade School, plus ouverte et moderne mais il est finalement déçu par sa formation et décide de travailler en autodidacte en fréquentant régulièrement les salles de la Tate Gallery londonienne. A l’aube de sa carrière, Fautrier peint des tableaux de style réaliste, dont la technique est parfois jugée « trop brillante ». Il est influencé par l’expressionnisme et la nouvelle objectivité allemande qui dépeignent avec cynisme et froideur la société d’après-guerre. Il multiplie les dessins de nus féminins au fusain ou à la sanguine et réalise ses Tyroliennes en habit du dimanche (1921-1922), un de ses premiers succès

Sa notoriété prend de l’ampleur lors d’une première exposition à la galerie Visconti en 1924, puis à la galerie Fabre la même année. Ses œuvres sont très bien reçues et rencontrent un vif succès auprès de la critique. Il rencontre ainsi la collectionneuse Jeanne Castel qui lui achète ses tableaux et le présente au marchand Paul Guillaume. Le marchand Zborowsky s’intéresse également à sa peinture, et l’expose auprès de grands noms comme Modigliani, Kisling ou Soutine. Fautrier est par le milieu littéraire parisien et se rapproche du jeune auteur André Malraux en 1928. A cette même époque son art est en transition, il traverse sa « période noire » ou « saison en enfer ». Il peint des œuvres d’une intensité saisissante et choisit de représenter des gibiers écorchés, peaux de lapin, sangliers pendus, chairs sacrifiées au travers desquelles il tente d’exorciser les horreurs de la guerre dont il a été témoin.

La crise de 1929 n’épargne pas Fautrier, qui, contraint de laisser de côté la peinture par manque d’argent, poursuit néanmoins ses sculptures de nus, portraits ou têtes et séjourne dans les Alpes, future source d’inspiration de ses peintures. A son retour à Paris en 1939, il réaffirme son goût pour l’abstraction mais il est rapidement arrêté par la Gestapo. Cet événement lui inspire une série de collages matiéristes (peintures abstraites traitées en épaisseur) et de dessins peints à l’huile sur papier. Ces travaux constituent ses Otages et Massacres (1945), un ensemble de portraits où il exprime son malaise et son désarroi. Ils constituent le cœur de son œuvre et font couler l’encre de nombreux auteurs comme son ami Malraux mais aussi Francis Ponge. Ils marquent les débuts de l’art informel dont Fautrier est le principal représentant aux côtés de Jean Dubuffet. L’art informel propose une esthétique abstraite qui traduit les sentiments et impressions de l’artiste en se détournant de l’influence du cubisme et du surréalisme. On doit également à Jean Fautrier ses Originaux Multiples qu’il invente à l’aide de sa compagne Jeanine Aeply en 1950. C’est ainsi qu’il peint la suite des Têtes de partisans reprenant le motif de ses Otages en réaction à l’invasion de la Hongrie en 1956. Le peintre s’affirme comme un homme de convictions, très engagé politiquement. En 1960, il reçoit le Grand prix de la peinture à la Biennale de Venise, ce qui est la consécration de sa carrière. Jean Fautrier est perçu comme une valeur sûre du marché de l’art, à l’échelle nationale et internationale.

Ses peintures des années 1940 sont très recherchées car très rares, tout comme ses dessins réalistes et ses sculptures en bronze qui préfigurent la série des Otages. Ainsi, une peinture est estimée entre 10 000 et 500 000 euros, les bronzes entre 9 000 et 75 000 euros, les estampes entre 300 et 2 000 euros et les Originaux Multiples vont de 1 000 à 10 000 euros. Un record de vente pour l’artiste est son huile sur papier marouflé All Alone (1957), vendue 649 500 euros à Paris en 2013. Plus récemment, Tête de sanglier (huile sur toile, 1926), a été adjugée au prix de 585 000 euros aux enchères en 2018 à Paris.

(Illus.)Fautrier

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