Estimation et cote de l'artiste Pablo Picasso

Pablo Ruiz Picasso, né à Malaga (Espagne) en 1881 et mort à Mougins (France) en 1973 est un artiste multiforme. Picasso est en effet connu comme peintre, sculpteur, dessinateur, céramiste, ou encore graveur. Les œuvres de Picasso réalisent souvent des records dans les ventes aux enchères : il est le seul artiste dont quatre tableaux ont été vendus plus de 84 millions d’euros aux enchères.

Ainsi, en 2018, à l’occasion de la vente de la collection de Peggy et David Rockefeller par Christie’s, « La fillette à la corbeille fleurie », tableau de Picasso, a été adjugé pour l’équivalent de 97 millions d’euros à New York. Ce tableau avait été acheté directement au peintre par la collectionneuse américaine Gertrude Stein et son frère Léo, installés à Paris.

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Les origines de Pablo Picasso

Picasso est le fils de José Ruiz Blasco et de Maria Picasso. Son père, surnommé « Pepe », est professeur de dessin à l’école des beaux-arts de Malaga, conservateur du musée municipal de la ville, et artiste. Il initie Picasso au dessin et à la peinture dès son plus jeune âge. Picasso montre par ailleurs assez peu d’intérêt pour l’école, préférant les activités artistiques. Il choisit par la suite le patronyme de sa mère, Maria Picasso, comme nom d’artiste. La précocité du talent de Picasso est visible dans ses premières productions. A huit ans, Picasso peint sa première huile sur toile, intitulée Le petit picador jaune. Cette œuvre témoigne également de la passion de Picasso pour les combats de taureaux, auxquels il accompagnait fréquemment son père.

Picasso déménage deux fois durant son enfance, au gré des mutations de son père : en Corogne en 1891, puis à Barcelone en 1895. Il poursuit sa formation artistique à la Lonja, école des beaux-arts de Barcelone, puis à la Real Academia de San Fernando de Madrid à partir de 1897. À la Lonja, Picasso fait une rencontre décisive pour sa carrière artistique, celle de Manuel Pallarès, jeune-homme de cinq ans son aîné, originaire du village de Horta. Pallarès fait découvrir à Picasso son village, à l’été 1898. Durant ce séjour, Picasso se libère encore davantage de l’enseignement académique, notamment en travaillant sur le motif dans la campagne environnante. L’amitié entre Picasso et Pallarès perdure bien longtemps après, les deux hommes partageant parfois leur atelier, ou se retrouvant dans le sud de la France après l’installation de Picasso.

Des débuts artistiques prometteurs

Cette formation académique entre la Catalogne et la Castille achevée, Picasso effectue un bref passage à Barcelone en 1899, avant de se rendre à Paris, où il s’installe dans le quartier de Montmartre. Âgé d’à peine 19 ans, Picasso parcourt avec son ami Carlos Casagemas les musées et lieux de sociabilité parisiens tels que les cafés mais aussi les cabarets et autres « lieux de plaisir » qui animent la vie nocturne parisienne. Les premières productions artistiques de Picasso sont rattachées à ce que l’on appelle communément la période bleue et la période rose. La première, plutôt sombre et mélancolique, est marquée par la pauvreté de Picasso, mais aussi le deuil qu’il doit faire de son ami Casagemas qui s’est suicidé à Paris. L’Autoportrait bleu, (1901, Paris, Musée Picasso-Paris) témoigne de l’état d’esprit de Picasso : âgé de vingt ans, il se représente les traits tirés, creusés, le teint blafard. À l’été 1901, Picasso est exposé pour la première fois dans une galerie parisienne, chez Ambroise Vollard. C’est à cette occasion que Picasso rencontre le poète Max Jacob. Durant cette période difficile, Picasso s’inspire de son environnement, réalisant notamment de nombreux dessins érotiques, croqués dans les maisons closes parisiennes. En 1902, il crée également sa première sculpture en terre, Femme assise, reprenant un thème qu’il avait déjà travaillé dans sa jeunesse. En avril 1902, Picasso expose chez Berthe Weill et réalise ses premières ventes.

Fernande Olivier entre dans la vie de Picasso à un moment charnière de la carrière de l’artiste. Elle vit en 1904 au Bateau Lavoir, à Montmartre. La « Belle Fernande » est un modèle connu pour les artistes du quartier ; elle est le premier grand amour connu de Picasso, bien qu’ils ne se soient jamais mariés. Elle partage les jeunes années parisiennes de Picasso. Installé au Bateau Lavoir, Picasso rencontre les poètes Guillaume Apollinaire et André Salmon. Ensemble, ils fréquentent le Lapin Agile, un café célèbre à l’époque, et assistent à des spectacles d’acrobates et de saltimbanques. Petit à petit, les thèmes picturaux évoluent chez Picasso et les figures de l’acteur déguisé et de l’acrobate mélancolique deviennent récurrentes dans son œuvre. Sa palette aussi change, se parant de tons rosés. Picasso fait à cette époque des rencontres et des voyages déterminants pour la suite de sa carrière. En 1905, il accompagne le critique néerlandais Tom Schilperoort dans son village natal, Schoorl, pendant six semaines. Il y noircit deux carnets de dessins, et réalise aussi quelques gouaches. Outre les paysages, Picasso se concentre essentiellement sur les costumes traditionnels, portés par des femmes aux courbes généreuses. Les femmes néerlandaises de ces carnets sont annonciatrices d’une composante sculpturale de l’œuvre de Picasso. En 1906, Picasso découvre au Louvre des sculptures ibériques provenant des sites d’Osuna et de Cerro de Los Santos. S’en suit un voyage avec Fernande, dans le village espagnol de Gosol. L’influence de l’art ibérique est capitale dans l’art de Picasso.

Pablo Picasso et le cubisme

En 1907, Picasso produit une série de dessins, qui sont les esquisses des Demoiselles d’Avignon. On y discerne un infléchissement dans la manière de l’artiste : le langage géométrique, caractérisé par une multiplicité des points de vue et de la perspective, s’impose et annonce le commencement de la période cubiste.

Le cubisme, un des mouvements artistiques les plus connus du XXème siècle, est le fruit d’un long cheminement chez Picasso, marqué par l’influence de la peinture de Paul Cézanne – dont il retient qu’il faut « traiter la nature par le cylindre, la sphère, le cône, le tout en perspective » – et des arts africains. L’élaboration des Demoiselles d’Avignon – des esquisses de l’hiver 1906 à son l’exposition au Salon d’Antin à Paris en 1916 – suscite chez le public diverses réactions : indifférence, incompréhension, rejet. Cette œuvre est en effet critiquée tant pour son sujet que pour sa facture picturale. Picasso représente dans cette toile des prostituées, selon une perspective modifiée (les nez étant représentés de profil sur des visages vus frontalement). La volonté de Picasso est, déjà dans cette œuvre, de géométriser, de styliser les formes, par exemple en étirant par excessivement les corps. Le cubisme doit également beaucoup à la rencontre de Picasso et Braque, peintre fauve, orchestrée par Apollinaire en novembre 1907. Ils collaborent dès lors à l’élaboration d’un langage pictural nouveau, et se lient d’un fort lien amical pour de nombreuses années, même après que Picasso a délaissé le cubisme.

Picasso passe l’été 1909 à Horta et y approfondit sa nouvelle manière de peindre : le village est représenté comme un amas de petites formes cubiques. Jusqu’en 1912, les représentations picturales du cubisme s’éloignent de plus en plus de la réalité représentée : cette distanciation vis-à-vis du sujet est appelée « cubisme analytique ». Les formes se trouvent résumées à un enchevêtrement de cubes, de cylindres et de rectangles, difficiles à distinguer les uns des autres, tandis que la palette devient monochromatique. En 1911, le Salon des indépendants réunit dans une même salle les œuvres des disciples de Picasso et Braque, qui se refusent quant à eux à exposer leurs créations cubistes : Juan Gris, Fernand Léger ou encore Francis Picabia.

Pablo Picasso, un artiste aux multiples talents

En 1912, alors au Havre avec Braque, Picasso donne un nouveau tournant au cubisme en introduisant dans ses œuvres des éléments du réel (du sable, des lettres collées, etc.) : c’est le cubisme synthétique. Ses recherches plastiques amènent Picasso à réaliser le premier collage de l’histoire de l’art : Nature morte à la chaise cannée (Printemps 1912, Paris, Musée national Picasso-Paris). À côté d’éléments peints, Picasso présente un morceau de la réalité, à savoir un bout de toile cirée imitant un cannage de chaise, ainsi qu’un cordage qui enserre la composition ovale. L’usage des papiers collés, souvent des extraits de journaux, se généralise ensuite dans les créations de l’année 1912. L’exposition de la Section d’Or à la galerie parisienne de la Boétie marque l’acmé du cubisme, dont le développement est interrompu par la Première Guerre mondiale. Braque et Derain sont appelés au front tandis que Picasso reste à Paris où il poursuit son travail, en revenant peu à peu à une représentation plus classique de ses sujets.

En 1916, Picasso fait la rencontre de Serge Diaghilev, directeur des Ballets russes (compagnie d’opéra et de danse installée entre Paris, Monte Carlo et Londres), par l’intermédiaire de Jean Cocteau : il participe alors à la création des décors et des costumes pour les créations de Diaghilev. Il collabore en particulier à l’élaboration du spectacle « Parade », qui conte les aventures d’une troupe de cirque, sur une musique d’Eric Satie. Picasso est alors amené à voyager à Rome, Naples et Pompéi, au gré des répétitions du ballet. Il puise alors à une nouvelle source d’inspiration : les créations artistiques italiennes classiques. Il fait également à cette époque la connaissance de la danseuse russe Olga Kokhlova, qui devient sa première épouse. De leur union naît le premier fils de Picasso : Paulo. Picasso participe ensuite au montage d’un nouveau spectacle pour Diaghilev, un ballet espagnol composé par Manuel de Falla : le « Tricorne ». Ces collaborations de Picasso et Diaghilev mettent en lumière la capacité de Picasso à s’approprier tout type d’art et à s’adapter à de multiples situations : elles révèlent Picasso comme un artiste touche-à-tout. L’interpénétration de différentes pratiques artistiques est aussi visible dans certaines peintures de Picasso, comme par exemple Guernica dont la composition obéit à mise en scène résolument théâtrale et où les arrière-plans ne sont pas sans rappeler les décors d’un ballet.

La représentation de la réalité dans l'art de Picasso

La représentation de la réalité est, dans l’art de Picasso, en constante évolution. Période bleue, période rose, cubisme, parfois poussé jusqu’à l’abstraction, puis, à partir de 1924, une œuvre qui se rapproche du Surréalisme. Le Surréalisme est un mouvement décrit par André Breton- ami et soutien de Picasso – dans son Manifeste du Surréalisme comme « un automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de tout autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. ». Les Surréalistes apportent leur soutien à Picasso en maintes occasion, Breton persuadant notamment le collectionneur Jacques Doucet d’acheter les Demoiselles d’Avignon, afin que le tableau reste en France. Picasso, pour sa part, collabore à de nombreux projets surréalistes, illustrant notamment bon nombre de textes, comme par exemple Le Surréalisme et la peinture, d’André Breton. L’implication de Picasso dans le mouvement surréaliste est telle que le critique d’art, à l’occasion de l’exposition « La peinture surréaliste » à la Galerie Pierre en 1925, déclare que « Le père du cubisme est devenu le fils adoptif des surréalistes ».

Par ailleurs, la fin des années 1920 est marquée par l’irruption de la thématique de la mythologie antique dans l’œuvre de Picasso, avec notamment la figure du Minotaure, ou encore à l’occasion de la collaboration de Picasso à l’illustration des Métamorphoses d’Ovide, dans une édition dirigée par Albert Skira. Les surréalistes s’emparent aussi du personnage du Minotaure, publiant d’ailleurs une revue éponyme. Cette créature devient peu à peu omniprésente dans l’œuvre de Picasso qui la convoque dans une série de gravures appelée « La Minotauromachie » en 1935. À cette époque, Picasso, encore marié à Olga, fait la connaissance de Marie-Thérèse Walter, alors mineure. Néanmoins, une relation clandestine naît entre eux et elle devient son modèle. En 1931, à Boisgeloup, il produit une série de « Têtes » et « Bustes de femme » en plâtre, qui sont autant de déclinaisons du visage de Marie-Thérèse. En 1935, Picasso et Olga se séparent, toutefois sans divorcer. Marie-Thérèse donne naissance à une fille, Maria, surnommée Maya. Picasso reste très proche de sa fille tout au long de sa vie.

La seconde moitié des années 1930 est marquée pour Picasso par la guerre civile en Espagne, qui lui inspire son célèbre Guernica, mais aussi par sa rencontre avec la photographe Dora Maar. À l’été 1936, alors que Picasso et Dora Maar séjournent sur la côte d’Azur, à Mougins, le peintre réalise la série peinte des Arlésiennes, ainsi que quelques pièces céramiques, après sa découverte du village de potiers de Vallauris. Si Dora Maar devient un des modèles de Picasso, elle est avant tout une artiste. Elle aide Picasso à réaliser une série de photographies, sa technique de prédilection : il s’agit d’une vingtaine de photogrammes représentant Dora Maar sous divers angles. La photographe accompagne également la création de Guernica : ses clichés pris durant l’élaboration de la toile monumentale sont conservés au musée Picasso-Paris. À la suite de ce drame qui cause la destruction de la ville basque, Picasso s’engage davantage dans la politique, notamment aux côtés des réfugiés espagnols en France. En 1937, à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris, il expose au sein du Pavillon espagnol : Guernica, mais aussi deux sculptures (Tête de Femme, 1931, et la Femme au Vase, 1933) y côtoient des œuvres de compatriotes tels que Juan Miro. Sous l’Occupation, à Paris, Picasso est inquiété par les autorités nazies qui viennent fréquemment voir son atelier car il est considéré comme un artiste « dégénéré ». En 1942, il achève une de ses œuvres majeures, aujourd’hui conservée au Centre Pompidou : L’Aubade. Il s’agit de la représentation de deux femmes, vues selon divers points de vue juxtaposés, dans des couleurs froides et sombres : les formes déstructurées de ces corps nus, brisés, dans une pièce vide, contribuent à l’atmosphère torturée du tableau. Picasso est personnellement touché par la guerre, perdant certains amis comme Max Jacob, mort en déportation, et aidant d’autres à fuir, comme Hans Hartung qui part se réfugier au Maroc.

Estimation et cote de Pablo Picasso

Au sortir de la guerre, Picasso accepte l’invitation du conservateur du château Grimaldi – Musées d’Antibes et passe l’été 1946 en résidence, à peindre une vingtaine d’œuvres évoquant des thèmes méditerranéens. Picasso entretient en effet un lien très fort avec la Méditerranée, y passant la plupart de ses étés avant de s’y installer. Peu après, Picasso s’installe avec sa compagne Françoise Gilot – une jeune peintre, qui devient également son modèle – et leurs enfants. Il y travaille notamment la céramique, qui prend une place importante dans sa production artistique. On conserve ainsi des images de Picasso travaillant la terre et la céramique dans son atelier du sud, filmées par le réalisateur Luciano Emmer en 1953. En parallèle de la céramique, Picasso explore d’autres médiums, notamment le plâtre, pour des sculptures auxquelles il ajoute parfois des objets divers, détournés de leur usage habituel.

Au début des années 1950, Picasso rencontre Jacqueline Roque. Elle partage les vingt dernières années de la vie de Picasso et devient son modèle : yeux noirs en amande, longue chevelure brune, port altier font d’elle un modèle féminin méditerranéen par excellence dans l’œuvre de Picasso. Il réalise plus de soixante-dix œuvres inspirées de son visage : peintures, carreaux de céramiques, dessins ou encore gravures. En 1955, Picasso et Jacqueline Roque quittent Vallauris et s’installent sur les hauteurs de Cannes, à la villa La Californie, où espaces de vie et espaces de création se confondent. Le lien entre Picasso et la Méditerranée se renforce, et cela se ressent dans sa peinture. Il quitte définitivement La Californie en 1965, pour une nouvelle résidence à Mougins. Entre temps, Picasso occupe par intermittence le château de Vauvenargues qu’il a acheté et qui se trouve non loin d’Aix-en-Provence, au pied de la montagne Sainte-Victoire, si chère à Paul Cézanne. Il y produit notamment des linogravures sur des thèmes méditerranéens. Malgré son âge avancé, il s’essaie aussi à de toutes nouvelles techniques : il réalise ainsi des sculptures en tôle découpée et peinte, d’une grande légèreté. Picasso est inhumé en avril 1973 dans le parc du château de Vauvenargues.

Les œuvres de Pablo Picasso s’arrachent en vente aux enchères. Des œuvres originales peuvent se vendent plusieurs centaines, voire millions d’euros.

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