Sam Francis, un peintre, lithographe et sculpteur californien
Sam Francis (1923-1994) est un peintre, lithographe et sculpteur californien lié à l’Abstraction post-moderne.

La Seconde guerre mondiale interrompt ses études de médecine et psychologie à l’université de Californie. Blessé dans un accident aérien dans le désert de l’Arizona en 1945, Sam Francis reste quatre ans à l’hôpital. C’est pendant sa convalescence qu’il commence à peindre, avant tout pour survivre. A partir de 1947, Sam Francis suit des cours privés avec David Park. Il abandonne alors ses études de médecine, pour entrer à la California School of Fine Arts de San Francisco. Sous la direction de Clyfford Still, il obtient une licence en peinture en 1949 puis une maitrise en 1950. Durant cette période, il expérimente différents styles de peinture. D’abord inspiré par Claude Monet et Pierre Bonnard, il dit faire du « Monet tardif pur ». A partir de 1947, Sam Francis tend vers l’Abstraction, se tournant d’abord vers le surréalisme, puis l’expressionnisme abstrait de Jackson Pollock, Mark Rothko et surtout Clyfford Still. Après toutes ces expériences, son style personnel transparait dans les années 1949-1950, avec Opposites (1950). Il adopte des formes de couleurs vives et fluides, qui transmettent une « instabilité incessante ». La peinture, brossée légèrement, compose des cellules régulières et monochromes qui dévoilent la toile. Sam Francis se montre plus sensible à la couleur et à la lumière qu’à l’énergie, contrairement à ses contemporains de l’expressionnisme abstrait.
De 1950 à 1960, Sam Francis réside à Paris. Il fréquente l’Académie de Ferdinand Léger, et côtoie les artistes américains vivant à Paris. Observant les œuvres de Pierre Bonnard, Henri Matisse, et de Claude Monet, qu’il ne connaissait jusque-là que par reproductions, Sam Francis transforme sa manière. Accordant encore davantage d’importance à la qualité et la luminosité de la couleur, il initie sa série des White Paintings. Il limite d’abord sa palette à des gris et blancs, avant de peindre des monochromes de couleurs transparentes. Ces toiles peuvent être interprétées comme un désir de renouer avec l’origine de la peinture. Pour Sam Francis, peindre, c’est recréer « la substance même dont est faite la lumière ». Son intérêt pour la qualité de la lumière et de la couleur transparait dans les titres donnés à ses œuvres, tels que Pale Green (1951) ou Yellowish Green (1952). Dans ces toiles, la couleur s’intensifie aux limites de la toile, éclairant un vide central noir ou blanc. En 1955, San Francis change d’atelier, ce qui lui permet d’entreprendre une série de peintures murales de plus grand format. Dans ces nouvelles compositions, telles que Lovely Blueness (1955-1957) ou Adorable Colour Blue (1955-1957), Sam Francis donne davantage d’importance au bleu, et ses cellules colorées prennent la forme de tesselles de mosaïques, en référence aux mosaïques byzantines qu’il a vues en Italie. Elles se désagrègent, laissant apparaitre un vide sur la toile.
En 1957, Sam Francis réalise son premier tour du monde. La découverte du Japon constitue un choc esthétique, qui coïncide avec des transformations dans sa manière d’occuper la toile. Ses compositions se font plus asymétriques, et il laisse davantage d’espace au blanc, comme dans The Whiteness of the Whale (1957). Peintre reconnu, Sam Francis reçoit désormais des commandes de peinture de grande taille pour la Kunsthalle de Bâle (1956-1958), la Sogetsu School of Flower Arrangement à Tokyo (1957) ou encore la Chase Manhattan Bank à New York (1959).
Entre 1960 et 1962, la couleur bleue devient la teinte dominante de ses toiles. Il se consacre à la série des Blue Balls, projetant des bulles sur la toile, créant ainsi des formes organiques et arrondies. Installé à Santa Monica en 1962, Sam Francis revient à des compositions de couleurs vives plus froides qu’auparavant, ce qui concorde avec son intérêt pour la lithographie. A la fin des années 1960, Sam Francis se rapproche du Minimalisme, avec des toiles telles que Mako (1966). Il cherche toujours à transmettre « la substance de la lumière », mais cette fois par l’intermédiaire de monochromes blancs bordés de lignes fluides et colorées.
Entre 1971 et 1977, les contacts de Sam Francis avec un psychiatre ravivent son intérêt pour la représentation des rêves. En réaction à cette stimulation, il peint une série de toiles inspirée par les mandalas, ornées de carrés, rectangles et cercles. Ces mandalas se transforment en grilles perpendiculaires à la fin des années 1970, puis se muent au début des années1980 en lettres et formes serpentines. Dans cette dernière partie de sa carrière, le peintre introduit parfois la figure humaine. Jusqu’à la fin de sa carrière, Sam Francis réussit à concilier l’attrait européen pour la lumière et le goût américain pour l’échelle et l’espace.
La cote de Sam Francis témoigne de l’hégémonie du marché américain. Le prix de vente de ses toiles a connu une croissance stable depuis 2004, cependant interrompue depuis 2019. Ses peintures, qui constituent 30% des ventes, s’échangent pour la plupart pour 10 000 à 30 000 €. Ce sont surtout les peintures du milieu des années 1950 qui remportent l’adhésion des collectionneurs, et dépassent les 1 000 000 € aux enchères. Record Summer #1, une toile de 1957, détient le record des ventes, avec un prix au marteau de 9 094 545 € (10 350 000 $ ) en 2016 à New York. Les vendeurs sont cependant plus nombreux pour les estampes et multiples, également plus abordables. Généralement estimés entre 1 000 et 5 000 €, les multiples représentent 60% des ventes.
(Illus.)Sam Francis, photographie de 1968.
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