Estimation et cote de l'artiste Jean Giraud

Jean Giraud (1938 – 2012) est l’un des dessinateurs français de bande dessinée les plus éminents. D’abord dessinateur d’un style réaliste sous le nom de Giraud, il est l’un des premiers à proposer dans les années 1970 des univers fantastiques, souvent inspirés de la science-fiction, qu’il signe Moebius. Ce choix de nom souligne tous les paradoxes de son œuvre, en constante évolution et en quête de nouveaux univers. Découvrez ici l’histoire de Jean Giraud et ses œuvres emblématiques. Besoin d’une expertise Jean Giraud ? Contactez l’équipe d’Estimon’objet !

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Les débuts de Jean Giraud dans la bande dessinée

Jean Giraud est élevé par sa mère à Fontenay-sous-Bois, dans une famille plutôt modeste. Enclin à la mélancolie, comme il l’affirma plus tard, il trouve très tôt refuge dans le dessin. Dès son adolescence, il publie ses premières bandes dessinées dans différents magazines tels que Far West ou encore Fripounet et Marisette. Il s’adonne alors à la réalisation de westerns, mais aussi de dessins plutôt destinés à la jeunesse ou à un public féminin. À quinze ans, il vend sa première histoire de bande dessinée. À partir de là, il réalise des westerns, des dessins pour les jeunes enfants, les filles… Cela le conduit à intégrer à seize ans l’École supérieure des arts appliqués Duperré, qui est l’occasion pour lui de s’ouvrir davantage à la culture et notamment à la Nouvelle Vague, un cinéma en rupture avec les films traditionnels et mettant en avant des noms comme Godard, Truffaut, Belmondo. En 1955, il se rend au Mexique pour rejoindre sa mère qui s’y est mariée. Envisagé pour durer quelques semaines, son voyage se prolonge sur un an. Le jeune homme est alors particulièrement marqué par les paysages désertiques du pays, passant des heures à contempler l’espace plat à perte de vue, le ciel et le soleil qui lui ont, selon ses dires, « craqué l’âme ».

Ces horizons seront une source d’inspiration pour ses dessins, Jean Giraud aimant représenter des personnages évoluant au milieu de surfaces planes et uniformes. À Paris, il intègre en 1963 l’équipe de Pilote, journal spécialisé dans l’humour et destiné à la jeunesse. Il y rencontre Jean-Michel Charlier, scénariste belge et auteur de Spirou. Ensemble, ils commencent Blueberry, un western au grand succès. Cette bande dessinée se démarque par son personnage principal, le lieutenant Blueberry, pour lequel Jean Giraud s’est inspiré de Jean-Paul Belmondo. Il lui confère ainsi une charge d’animalité et de sexualité que les personnages de bande dessinée n’avaient pas jusqu’alors (à titre de comparaison, Tintin ne semble pas particulièrement sexué…).

La naissance de Moebius et de son style fantastique

Toujours membre de Pilote, Jean Giraud sent naître en lui des idées plus surréalistes et subversives qui ne s’inscrivent pas dans la ligne éditoriale de la revue.
Habité par le souvenir du Mexique, il y retourne en 1965. Il y fait une expérience très étrange sous substances hallucinogènes qui l’ouvre au monde de l’inconscient et du rêve.
De retour à Paris, il publie en 1973 La Déviation sous le pseudonyme de Moebius : l’histoire est celle d’un dessinateur qui emprunte une déviation dont la route le mène dans un monde parallèle. En rendant ainsi compte de son expérience avec les champignons hallucinogènes, Jean Giraud affirme son refus de demeurer dans une tradition et confirme son désir de faire entrer la bande dessinée dans un univers plus fantastique.

En 1974, Jean Giraud, l’auteur de bande dessinée Philippe Druillet, le scénariste Jean-Pierre Dionnet et l’homme d’affaire Bernard Farkas fondent Métal hurlant, magazine consacré à la science-fiction et rattaché à la maison d’édition Les Humanoïdes Associés. Très vite, cette revue s’affirme comme l’un des journaux majeurs de la presse adulte, révolutionnant le monde de l’édition à l’échelle internationale. En développant son lectorat adulte, la bande dessinée se pare d’effets visuels bien plus importants que ceux de la bande dessinée destinée à la jeunesse. Jean Giraud y publie notamment La Déviation, Le Bandard fou, Arzach et Le Garage hermétique, des œuvres qui constituent un accomplissement pour les inspirations fantastiques de l’artiste. Dans la même veine, il créera, plus tard, L’Incal, Le Monde d’Edena ou encore The Long Tomorrow.

Le succès de Jean Giraud

Le succès de Jean Giraud est tel qu’il obtient une reconnaissance internationale, des pays d’Europe jusqu’aux États-Unis et au Japon. Il participe ainsi à la préproduction de certains films de science-fiction, dont Dune en 1975 à la demande de Jodorowsky, mais qui n’aboutira pas et celle d’Alien, le huitième passager de Ridley Scott en 1979 ou encore celle de Tron en 1982. En 1988, il travaille également avec Stan Lee, le fondateur de Marvel Comics, sur une histoire autour du Surfer d’argent. Son style a marqué toute une génération de dessinateurs, allant de Mike Mignola, auteur de Hellboy, à Jim Lee (X-Men) ou encore Sylvain Despretz, son propre assistant, qui a réalisé en particulier des storyboards pour le film Gladiator de Ridley Scott et La Planète des singes de Tim Burton.

Docteur Gir et Mister Moebius

Philippe Druillet, cofondateur de la revue Métal hurlant, a pu dire à son sujet « qu’il a cherché partout une identité qu’il n’a jamais trouvée mais qu’il a explorée sans cesse ». Jean Giraud est en effet un dessinateur qui a su varier les styles. Sous le nom de Gir ou de Giraud, notamment pour la bande dessinée Blueberry, son trait est académique, ses univers réalistes et particulièrement détaillés. Ce style détonne avec celui signé Moebius, dont la ligne claire et épurée dessine des mondes fantastiques proches du rêve et de la science-fiction, dans lesquels l’espace négatif est privilégié. Certains de ses dessins sont néanmoins le fruit du mélange de ces styles, nous donnant à voir des œuvres d’une grande complexité.

La cote de Jean Giraud

Fort de sa grande renommée, Jean Giraud est l’un des artistes de bande dessinée dont les œuvres se vendent le mieux sur le marché de l’art. Ses sérigraphies sont estimées en moyenne entre 50 et 600 €, ses dessins entre 2 000 € et 30 000 €. L’un d’eux, Mystère Montrouge et petit soleil, s’est vendu à 36 000 € en 2018, en Belgique. Quant à ses planches, leur estimation est comprise entre 2 000 et 3 000 € pour les story board et entre 4 000 et 18 000 € pour les planches originales. En 2015, la planche originale n°42 de l’histoire Lac d’acide, a été adjugée au prix de 61 500 €. Vous souhaitez faire expertiser un dessin de Jean Giraud et recevoir son estimation ? Remplissez votre demande via notre formulaire en cliquant ici. Faites estimer un dessin de Jean Giraud en quelques clics et recevez une réponse sous quelques jours. C’est gratuit et totalement confidentiel !

(Illus.) Cartel : Starwatcher, Moebius, Casterman, Paris, 1992

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