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Estimation et cote de l'artiste Juan Gris
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Les premiers pas de Juan Gris : de l’Espagne à Paris
Juan Gris, ou plutôt José Victoriano Carmalo Carlos Gonzalez Perez est né à Madrid en 1887 dans une famille de commerçants. Dès l’âge de cinq ans, il est attiré par les arts visuels. En 1902, il entre à l’école des Arts et manufactures de Madrid. En 1906, il prend le pseudonyme de Juan Gris. Il illustre de 67 dessins un livre du poète péruvien José Santos Chocano où déjà s’affirme un goût pour la géométrie et pour certains sujets de la vie courante comme la guitare, iconographie qui traversera toute son oeuvre. Cette même année, Gris rejoint son compatriote peintre Vásquez Diaz à Paris, et s’y établit définitivement. Comme tous les jeunes peintres, les deux espagnols sont attirés par ce haut lieu des avant-gardes et souhaitent y développer leur peinture au contact des plus grands. Grâce à son ami, le jeune Juan Gris commence à dessiner pour L’Assiette au beurre et autres revues. Il se met à fréquenter au Bateau-Lavoir, où il occupe l’atelier de Kees Van Dongen jusqu’en 1922, les poètes et les artistes de l’avant-garde parisienne : Pablo Picasso, Guillaume Apollinaire, Max Jacob. Le jeune peintre découvre l’art géométrisant de Cézanne (qui vient de mourir) lors d’une rétrospective de son oeuvre, et se prend de passion pour ce grand précurseur du cubisme, un mouvement prêt à naître grâce à ses héritiers directs, Braque et Picasso, en cours de réflexion sur une nouvelle peinture.
1911 : L’adhésion au cubisme de Braque et Picasso
Gris commence à peintre à la manière des cubistes en 1911. L’année suivante, âgé de vingt-cinq ans, Juan Gris adhère officiellement au cubisme de Braque et Picasso. Il développe sa voix propre par des compositions (scènes d’intérieurs ou natures mortes essentiellement) extrêmement soignées, et très riches en couleurs, contrairement à Picasso qui travaille surtout l’ocre et le grisé. Cette même année il expose à la Galerie La Boétie avec la Section d’Or qui réunit des jeunes peintres qui, dans le sillage du cubisme, en adaptent le vocabulaire : Jean Metzinger, Albert Gleizes, Fernand Léger ou Francis Picabia sont de ceux-là. Ils souhaitent un cubisme lisible dans ses lignes brisées et usent souvent de la couleur pure chère au fauvisme. Une rivalité avec Pablo Picasso va naître au cours du temps de cette différence ; si l’un est un innovateur toujours en recherche, l’autre préfère prendre le temps d’aboutir des toiles de taille modeste aux coloris riches. En 1913, Gris rencontre le marchand Daniel-Henry Kahnweiler par le biais de Picasso ; les problèmes financiers s’éloignent.
Le cubisme de Juan Gris à l’épreuve de la guerre
Juan Gris rencontre sa femme, Josette, en 1913, et ils voyagent à Céret avec Braque et Picasso. Il y peint des paysages cubistes. L’année suivante à Collioure, ils rencontrent Matisse et Albert Marquet. L’influence du fauvisme et celle du cubisme se ressentent sur son travail. Mais bientôt, la guerre éclate. Khanweiler s’exile en Suisse, et Juan Gris survit grâce à Gertrude Stein. En 1915, il illustre des poèmes de Pierre Reverdy. Dès 1916, sa palette s’assombrit. Le peintre offre un cubisme ténébriste en harmonie avec la couleur du conflit international. De plus en plus souvent, avec Josette ils s’éloignent vers la province, à Beaulieu dans les terres de Touraine chères à l’épouse du peintre.
Juan Gris, soleil fragile de l’après-guerre
En 1919, une exposition personnelle de cinquante tableaux de Juan Gris s’ouvre à la galerie Rosenberg. En 1920, Gris participe à neuf expositions. Le succès semble au rendez-vous pour cet émule de Picasso à la palette redevenue lumineuse. Il fréquente les poètes, les artistes, les collectionneurs et les marchands : Apollinaire, Jacob, Khanweiler, Stein, Jacques Lipchitz, les artistes du groupe de Puteaux. Mais l’artiste est victime d’une pleurésie qui ne le quittera jamais. Il se met à peindre derrière sa fenêtre, et la met en scène dans sa peinture.
Les costumes de ballets, l’éloignement du cubisme, la maladie et la mort
La rivalité avec Picasso s’accroît. Sollicité par Diaghilev pour réaliser des costumes à l’occasion du ballet « Cuadro Flamenco », qui sera joué à Monaco, c’est finalement Pablo Picasso qui les exécutera ; nouvel objet de friction entre les deux espagnols. Dès 1922, Juan Gris entame la série des Pierrots qui veut marquer son éloignement du cubisme, même si jamais sa peinture ne se défera totalement de cet héritage.
Gris obtient à sont tour des commandes pour certains ballets, dont il réalise les costumes. Cet exercice de fond l’épuise, et sa santé s’en ressent. À partir de 1925, Juan Gris veut accentuer son éloignement du cubisme de Picasso : il se met à peindre des oeuvres figuratives plus traditionnelles. Ce « retour à l’ordre » correspond à celui de son maître et rival, ainsi qu’à celui de nombreux autres artistes ébranlés par la guerre. Affaibli par un asthme virulent, il tente de continuer son travail mais peint de moins un moins. Il illustre un livre de Tristan Tzara et un autre de Gertrude Stein, puis il s’éteint à l’âge de 39 ans seulement, à Boulogne-Billancourt, où il est enterré.
Juan Gris est considéré comme l’un des plus grands artistes cubistes, dont il se fera le chantre presque jusqu’à sa mort, et surtout comme l’un des plus importants organisateurs du mouvement.
L’estimation des oeuvres de Juan Gris
Le record absolu pour un tableau de Juan Gris a été atteint en 2014, lorsque la peinture « Nature morte à la nappe à carreaux » de 1915 s’est vendue à Londres 37 615 400 euros (hors frais). Quinze oeuvres de Juan Gris se sont vendues pour plus d’un million d’euros entre 2010 et 2022, et de nombreuses autres avoisinent ce prix. Il est à souligner que les oeuvres les plus chères sont celles des années 1910 et du début des années 20, la pleine période cubiste de l’artiste. Les prix varient selon la taille, car certaines oeuvres de Juan Gris sont petites (dans les 20 centimètres de hauteur) et ne peuvent atteindre les plus hauts prix réalisés en vente.
Les dessins du maître du cubisme connaissent un réel engouement, eux aussi : outre le record, une technique mixte de 1915 vendue pour plus de 5 millions d’euros en 2015 à Londres, ses dessins colorés conçus comme des compositions abouties se vendent autour des 300 000 euros pour les plus beaux, tandis que les plus belles pièces en noir et blanc tournent autour des 100- 150 000 euros. En dessous de ces estimations, on retrouve de nombreux dessins entre 10 000 et 60 000 euros, toujours s’ils sont cubistes. Enfin, les dessins les plus abordables en terme de prix sont ceux qui dérivent de l’activité d’illustrateur de journaux de Juan Gris, et ne sont donc pas des oeuvres cubistes ou avant-gardistes.
Les estampes s’échelonnent, elles, entre 7000 et 100 euros, les pochoirs étant plus prisés et rares que les lithographies, dont les prix ne montent pas plus haut que quelques centaines d’euros.
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