Estimation et cote de l'artiste Louis Majorelle

Louis Majorelle (1859-1926) est l’une des figures majeures de l’Art Nouveau à Nancy. Il est le fils de l’ébéniste et céramiste Auguste Majorelle, qui développe à Toul puis à Nancy une fabrique de mobilier et faïence en 1858, et le père du peintre orientaliste Jacques Majorelle.

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Louis Majorelle, sa quête du degré zéro de la peinture

Louis Majorelle, qui présente des dispositions artistiques dès son plus jeune âge, est rapidement associé à l’entreprise familiale. Adolescent, il appartient déjà à la commission de surveillance de l’atelier de modelage et de sculpture de l’entreprise. Il fréquente également l’école municipale de dessin et de peinture, dont l’enseignement est assuré dans une optique « industrielle » par les artistes Messin et Théodore Devilly. Cette double formation en dessin et sculpture lui permet d’exposer en 1875 puis en 1876 au Salon de la Société des amis des arts de Nancy, puis de se présenter à l’Ecole nationale des Beaux-Arts, où il est admis en février 1877. Il entre dans l’atelier du peintre et sculpteur Jean-François Millet, tandis qu’à la même époque, Victor Prouvé fréquente celui d’Alexandre Cabanel. La mort prématurée d’Auguste Majorelle force Louis à rentrer à rentrer à Nancy en 1879, pour prendre la direction de l’entreprise familiale. Il abandonne alors la peinture, et se forme auprès des ouvriers de son père. Cette solide formation lui permet de prendre la direction artistique de la maison Majorelle en 1884.

La créativité de Louis Majorelle est louée à la VIIIème exposition de l’Union centrale des arts décoratifs consacrée aux arts de la terre et du verre. Impressionnés par son originalité, les membres de l’Union centrale des Arts décoratifs l’incitent en 1885 à s’investir davantage dans la fabrication de meubles. Encouragé par la médaille d’argent reçue à l’Exposition universelle de Paris en 1889, il crée un atelier lié au travail du métal pour ses meubles en 1890. Il délaisse alors la production de céramiques, et fonde la société Majorelle en 1892. L’entreprise devient Majorelle frères en 1892, son frère Jules endossant la responsabilité commerciale.

Louis Majorelle contribue alors au renouveau des arts décoratifs à Nancy, au même titre qu’Emile Gallé et Victor Prouvé. Il se détourne des créations inspirées par le XVIIIème siècle, pour adopter un style plus floral. Le décor vernis ou peint des mobiliers néo-rocaille et japonisants est substitué par un décor marqueté à références naturalistes ou symbolistes. Convaincu de la nécessité d’accorder le thème décoratif et la destination du modèle au matériau choisi, il cherche à fondre décor et structure. C’est une nature domptée, soumise à la logique de construction, qu’il présente sur ses meubles.

En raison du succès remporté par ses créations, les effectifs de l’entreprise augmentent rapidement. Majorelle frères passe de 20 à 40 ouvriers, puis à 150 ouvriers en 1897. Louis Majorelle agrandit alors ses ateliers, qu’il installe rue du Vieil-Aître à Nancy. La critique pour son premier ensemble, une salle à manger présentée au Salon des artistes français en 1898, est élogieuse. Roger Marx considère Louis Majorelle « d’autant plus intéressant qu’il échappe à tout resouvenir ». Sa réputation s’affirme à l’Exposition universelle de 1900 à Paris, quand il expose la suite Orchidée. Il propose des meubles, mais aussi des luminaires et des étoffes. Les éclairages électriques résultent du rapprochement des maisons Majorelle frères et Daum frères à partir 1898, Majorelle s’occupant des piétements, et Daum des cache-ampoules. Les ventes connaissent un grand essor dans les années 1900. Un grand magasin est ouvert à Nancy rue Saint-Georges, puis en 1904 Majorelle frères rachète le magasin parisien de Siegfried Bing, L’Art nouveau.

Louis Majorelle est alors confronté au défi technique de passer à l’échelle industrielle, tout en maintenant une haute qualité d’exécution et un raffinement de décor. A partir de 1905, il propose deux catégories de productions, le mobilier de luxe étant fabriqué dans l’atelier rue du Viel-Aître, et la série bon marché étant conçue dans les ateliers situés à Bouxières, près de Nancy, sous le nom de Peltier, Misserey et Cie. La mécanisation entraîne cependant l’essoufflement de la production d’exception en 1908. Louis Majorelle renoue à cette période avec la fabrication de céramiques. Il réalise des modèles d’objets en grès pour les lorrains Alphonse Cytère et les frères Mougin.

La Première guerre mondiale met un coup d’arrêt à cette florissante production. En 1914, Louis Majorelle est contraint de s’installer à Paris, et en 1916 son usine est détruite par un bombardement. Dès 1918, il retourne à Nancy pour la reconstruire. Il dessine désormais un mobilier plus rectiligne, dans le goût de l’Art déco naissant. La collaboration avec Antonin Daum perdure, et ils créent ensemble des verreries cloisonnées. A la mort de Louis Majorelle en 1926, son frère Jules prend la direction administrative de la société, et Alfred Lévy, décorateur de l’entreprise depuis 1888, assure la direction artistique. L’entreprise se maintient jusqu’en 1956.

La vente des œuvres de Louis Majorelle a connu son apogée dans les années 2000, où les enchères mettaient en avant les objets d’inspiration naturelle. C’est de cette période que date le record des ventes, la Chambre à coucher aux nénuphars (1905) adjugée pour 949 328 € (560 000 £ ) en 2000 à Londres. Depuis lors, l’intérêt pour ce type de mobilier s’est amoindri, l’indice des prix ayant perdu 30 % entre 2000 et 2022. Les mobiliers et luminaires s’échangent cependant encore pour des sommes importantes, étant vendus pour la plupart entre 1 000 et 5 000 €, mais pouvant atteindre encore aujourd’hui 50 000€ pour les luminaires, et 500 000 € pour le mobilier.

Louis Majorelle, Bureau de dame nénuphar, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, v. 1903, Acajou mouluré sculpté, marqueterie et bronzes dorés.

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