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Estimation et cote de l'artiste Maurice Tillieux
Maurice Tillieux (1921-1978) est un scénariste et dessinateur de bande dessinée, connu notamment pour les séries Gil Jourdan, Félix et César. Découvrez ici l’histoire de Maurice Tillieux et ses œuvres emblématiques. Besoin d’une expertise Maurice Tillieux ? Contactez l’équipe d’Estimon’objet !

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Le début de carrière de Maurice Tillieux
La jeunesse de Maurice Tillieux est marquée par les films de Buster Keaton et de Charlie Chaplin qu’il redessine après les avoir visionnés, ainsi que par ses lectures de magazines de bande dessinée comme Cri-Cri et Le Petit Illustré. Il lit également les livres d’André Gide et de Marcel Aymé qu’il apprécie tout particulièrement. Malgré ce goût pour l’art, Maurice Tillieux ne se dirige pas d’emblée vers une carrière de dessinateur : désirant voyager, il aspire à travailler dans la marine marchande et suit pour cela des cours à l’école de navigation d’Ostende, puis d’Anvers. Cependant, la Seconde Guerre mondiale l’oblige à redéfinir ses projets : alors qu’il s’apprête à embarquer à Bordeaux pour l’Amérique du Sud, le port est détruit par un bombardement allemand.
Il se tourne donc vers la littérature policière et publie en 1943, à l’âge de vingt-deux ans, Le Navire qui tue ses capitaines. Ce roman tire son inspiration du Meurtre de Roger Ackroyd d’Agatha Christie, où le coupable est le narrateur et du Mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux, qui met en scène un enquêteur particulièrement sagace. Il écrit deux autres romans en 1944 et 1945, mais finit par abandonner le roman, réalisant qu’il ne peut pas en vivre et que la bande dessinée offre des possibilités d’expression intéressantes. Dès 1944, Maurice Tillieux collabore ainsi à plusieurs journaux : caricatures et illustrations pour Le Moustique, bandes dessinées pour Bimbo ; il publie également dans Jeep, Blondine et, de manière plus anecdotique, dans Spirou.
À partir de 1947, il fait carrière dans le magazine belge Héroïc-Albums, pour lequel il dessine pendant quelque temps les histoires d’un marin de la série Bob Bang ainsi que des westerns avec Bill Sanders. Deux ans plus tard, il crée dans ce même journal son premier personnage à succès, le journaliste-détective Félix, inspiré des romans policiers. Après soixante-sept histoires de cette série, Maurice Tillieux y met un terme puis collabore avec Le Journal de Spirou.
La création de Gil Jourdan dans le journal Spirou
Charles Dupuis, l’éditeur du journal Spirou, l’accueille avec quelques réserves : il estime que son dessin, par sa ligne claire et sa sobriété, se rapproche davantage de celui de l’École de Bruxelles, associé au journal concurrent Tintin, que de celui de l’École de Marcinelle propre à Spirou. Il pousse Maurice Tillieux à adopter le style du journal, lequel privilégie l’humour et la caricature au moyen d’un trait dynamique et rond. À défaut de pouvoir continuer les aventures de Félix telles quelles, Maurice Tillieux reprend donc les personnages de la série en les adaptant à l’identité visuelle de Spirou et crée la bande dessinée Gil Jourdan. Si le style change, l’atmosphère de roman policier demeure, la série instillant un aspect plus noir et sérieux alors inédit dans le journal Spirou, cela sans écarter la dimension comique. La série rencontre un grand succès.
En parallèle de Gil Jourdan, Maurice Tillieux mène d’autres projets comme César et Ernestine dans Spirou puis dans Le Moustique, une série comique mettant en scène le dessinateur de bande dessinée César qui doit faire face à des problèmes du quotidien. En 1958, Maurice Tillieux reprend finalement son personnage Félix, l’améliore graphiquement et le rebaptise Ange Signe, pour publier ses aventures dans le magazine publicitaire Ima.
Le style graphique et les thématiques abordées par Maurice Tillieux
Gil Jourdan est l’un des plus grands succès de Maurice Tillieux. Pour José-Louis Bocquet, spécialiste de la série, Maurice Tillieux a su trouver à travers elle « le difficile équilibre entre dérision et action », ses histoires oscillantes entre le récit policier, l’aventure et l’humour. L’auteur aime faire évoluer ses personnages dans des endroits isolés et empreints de mystère, où après plusieurs péripéties, le jeune détective parvient à résoudre une affaire. Estimant qu’« on anime difficilement le héros » et que ce sont « les personnages secondaires qui font une série », Maurice Tillieux donne une place importante à ces figures. Gil Jourdan est ainsi aidé dans ses aventures par Libellule, un ancien repris de justice passé maître dans les plaisanteries douteuses, l’inspecteur Crouton et la secrétaire Queue-de-Cerise. Grand amateur des films burlesques de Charlie Chaplin et de Buster Keaton dans sa jeunesse, le dessinateur instille également à travers ces personnages un véritable humour visuel.
Les dialogues, avec leurs répliques cinglantes dignes d’un Michel Audiard (Les Tontons flingueurs, 1963) auquel Tillieux est parfois comparé, sont également l’une des principales composantes de son œuvre.
Quant aux décors, d’un grand réalisme, ils donnent à voir des paysages ruraux et des quartiers populaires. Maurice Tillieux excelle également dans la représentation de voitures, les mettant en scène dans de multiples carambolages.
La carrière de Maurice Tillieux en tant que scénariste fameux
Maurice Tillieux est un scénariste de talent, faisant preuve d’une maîtrise de la narration et d’un grand sens dans le découpage des scènes. Au milieu des années 1960, il devient l’un des scénaristes les plus prolifiques de Spirou, écrivant des histoires pour les dessinateurs Jean Roba (La Ribambelle), Will (Tif et Tondu), Roger Leloup (Yoko Tsuno), ou encore François Walthéry (Natacha), pour ne citer qu’eux.
Particulièrement sollicité, Maurice Tillieux a de moins en moins de temps à consacrer à la série Gil Jourdan. En 1969, son éditeur Charles Dupuis le pousse à confier le dessin de sa bande dessinée à Roland Goossens, surnommé Gos, et à ne produire que des scénarios pour le périodique, celui-ci n’ayant que trop peu de scénaristes pour assurer l’entièreté des productions.
La cote de Maurice Tillieux sur le marché de l’art
Sur le marché de l’art, les planches de Félix sont estimées entre 500 et 5 000 €, celles de César et Ernestine entre 550 et 2 000 €. Si les planches de Gil Jourdan se vendent quant à elles entre 1 000 et 20 000 €, certaines voient leur prix s’envoler jusqu’à 60 000 €, voire davantage. En 2022, se sont vendues ainsi en Belgique à 190 989 et 157 429 € deux planches de l’album Gil Jourdan – Libellule s’évade. Dans la même vente, une planche des Cargos du crépuscule a quant à elle été adjugée à 44 519 €, pour une estimation initiale de 12 000/18 000 €.
Les dessins dédicacés et les croquis de Maurice Tillieux se vendent également pour une estimation comprise entre 150 et 800 €. Les albums en édition originale sont estimés entre 200 et 1 500 €. Vous souhaitez faire expertiser une œuvre de Maurice Tillieux et recevoir son estimation ? Remplissez votre demande via notre formulaire en cliquant ici. Faites estimer une œuvre de Maurice Tillieux en quelques clics et recevez une réponse sous quelques jours. C’est gratuit et totalement confidentiel !
5Illus.) Cartel : Gil Jourdan, Maurice Tillieux
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