Estimation et cote de l'artiste Pierre Probst

Pierre Probst est le père de Caroline et Fanfan, héros des enfants des années 1960. Résolument modernes, ses personnages évoluent au gré de la société et séduisent les lecteurs de toutes les générations. Pierre Probst cherche à créer un lien affectif entre l’enfant et son livre, en emmenant partout avec lui sa famille d’animaux attachants. Découvrez ici l’histoire de Pierre Probst et ses œuvres emblématiques.  Besoin d’une expertise Pierre Probst ? Contactez l’équipe d’Estimon’objet !

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La vocation de Pierre Probst, dessinateur pour la jeunesse

Pierre Probst est un illustrateur et écrivain français né le 6 décembre 1913 et mort le 12 avril 2007. Dès l’âge de cinq ans, il décide qu’il sera dessinateur. Il étudie à l’École des Beaux-Arts de Mulhouse où il y apprend l’importance de l’ornement et développe son goût du détail qui irrigue toute son œuvre. À dix-huit ans, Pierre Probst est dessinateur de cartons de soierie. Après son mariage, il s’installe à Lyon et ouvre un atelier de dessin publicitaire : « Les Graphistes Lyonnais ». Riche de sa formation artistique, il maîtrise une partie de la chaîne de production. Il est à la fois dessinateur, retoucheur photographique et photograveur. Il réalise donc ses propres planches gravées pour l’impression typographique. Il va notamment créer le chien emblématique de la marque de chocolat Suchard. Mobilisé en 1939 et fait prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale, Pierre Probst réussit à s’évader et à rejoindre Lyon, en zone libre.

Il y fait la rencontre de Roger Roux, dessinateur publicitaire reconverti dans la rédaction de romans destinés aux enfants. Pierre Probst va alors suivre cette voie dès 1941 où il commence à illustrer les livres pour enfants des éditions Puits-Pelu. En 1945, il illustre deux livres pour enfants de Marie-Reine Blanchard : « Bibiche en Alsace », paru en 1945 et « Bibiche et François en voyage », en 1948 aux éditions J. Barbe. Après la guerre, en 1946, Pierre Probst décide de s’installer en région parisienne. Très vite, il travaille pour les éditions Hachette en illustrant des livres de vulgarisation scientifique et des atlas. En 1950, l’éditeur lui confie les illustrations de ses collections « Bibliothèque verte » et « Bibliothèque rose », collections françaises de livres pour la jeunesse qui se caractérisent par une couverture verte ou rose. Pour la collection des « Albums roses », collection de livres pour la jeunesse publiés dès 1950, Pierre Probst conçoit des personnages animaliers, dessinés le plus naturellement possible avec un aspect proche du jouet ou de la peluche, pour illustrer les histoires de Didier Fouert. Naissent alors des petits animaux qui seront les compagnons du futur personnage de Caroline. Pendant plusieurs années, Pierre Probst développe un véritable bestiaire pour l’éditeur Hachette, les animaux mènent une existence indépendante et font l’objet d’albums à part entière. En 1951, le premier album de la collection « Les Albums roses » met en scène Pitou la petite panthère, puis en 1952, l’ourson Boum et ses frères.

La naissance de Caroline et Fanfan

Le succès de la collection « Les Albums roses » illustrés par Pierre Probst est tel qu’il lui permet de signer un contrat d’exclusivité chez Hachette en 1952. Les animaux sont les héros d’aventures spécifiques : les chatons Pouf et Noiraud sont campeurs, le chien Pipo fait un voyage, etc. Au départ, l’éditeur souhaite un petit garçon pour accompagner les animaux mais finalement Pierre Probst tient à son idée de mettre en scène une fillette moderne, indépendante, casse-cou, à l’image de sa fille unique Simone. En 1953, naît Caroline, personnage mythique de Pierre Probst, avec l’album Une fête chez Caroline. Fillette de sept ans, vêtue de sa salopette rouge et coiffée de couettes blondes, Caroline mène une vie indépendante au milieu de sa bande d’amis : les chiens Bobi, Youpi et Pipo ; les chatons Pouf et Noiraud ; l’ourson Boum ; le lionceau Kid et la panthère Pitou. Les animaux des différents « Albums Roses » se retrouvent alors unis par leur amitié pour Caroline et prennent des caractères et comportements humains, auxquels les enfants peuvent s’identifier. Le succès est immédiat. Pierre Probst tire le prénom de son héroïne de celui de sa grand-mère et son caractère de celui de sa fille Simone dont il a réalisé de nombreux croquis depuis sa naissance.

Pour cette série, Pierre Probst privilégie les dialogues qui accompagnent les illustrations détaillées, plutôt que des textes décrivant les images. La série comporte quarante-quatre albums auxquels il se consacre jusqu’à la fin de sa vie. En 2007, paraît l’album posthume « Caroline fait du cinéma ». Avec près de 38 millions d’exemplaires vendus depuis 1953 et traduits dans quinze langues, Caroline a bercé de nombreuses générations. En 1966, à la demande de l’éditeur Hachette, Pierre Probst crée Fanfan, le pendant de Caroline. Fanfan et sa péniche est le premier album d’une série de huit. Aventureux et amoureux de la nature, Fanfan est un écologiste avant l’heure. Son univers croise celui de Tim et Poum, un lapin et un chien mis en images dans « Les Albums roses » en 1961. Cette fois-ci, Pierre Probst s’inspire de son petit-fils, Pascal, pour donner vie à son héros. Petit garçon brun, en tenue sportive de l’époque, il porte un pull rouge, un jean et des baskets noires. Entre 1976 et 1987, Pierre Probst travaille avec son éditeur sur les séries La Vie secrète des bêtes et La Vie privée des hommes. Toutefois, le succès ne sera jamais le même que pour Caroline ou Fanfan. En 1994, un dessin animé Caroline est diffusé sur la chaîne télévisée Antenne 2.

Caroline, fillette moderne qui traverse les générations

Avec son personnage de Caroline, Pierre Probst souffle la modernité et le féminisme dans les albums pour la jeunesse. Il inaugure une révolution dans la représentation des petites filles. Caroline ne porte pas de robe rose poudré à col Claudine, ne joue pas à la poupée ni à la petite maman. Son héroïne tranche radicalement avec la célèbre Martine, de Gilbert Delahaye et Marcel Marlier, dont la représentation correspond parfaitement aux codes de la petite fille modèle. Pierre Probst veille aussi à faire évoluer son personnage au gré des changements de la société pour la maintenir moderne et ancrée dans le présent. Les baskets des derniers albums remplacent les ballerines des années 1950. La salopette rouge que porte la fillette devient le vêtement mixte populaire par excellence, indémodable et qui offre une grande liberté de mouvement. La couleur rouge, en référence à un célèbre chaperon, laisse transparaître le tempérament téméraire et actif de Caroline. La prouesse de Pierre Probst réside dans sa capacité à créer un personnage qui séduit toutes les générations. Caroline est une petite fille moderne qui fait face à diverses situations avec à la fois son regard d’enfant sur le monde et à la fois une grande maturité. Dans chaque album, Pierre Probst met l’accent sur la gaieté et la joie des personnages et y glisse une certaine portée morale. Ils abordent une grande diversité de sujets universels comme l’amitié, le respect, la générosité, la solidarité et la tolérance, permettant alors de solliciter la découverte et la curiosité de l’enfant.

Pierre Probst emmène ses lecteurs dans des pays lointains et imaginaires, à travers les voyages de Caroline pour découvrir les diverses coutumes et costumes de chaque contrée. L’univers de Caroline est irrationnel : elle ne va pas à l’école et mène sa vie comme une petite adulte, possède une voiture et sa propre maison. Pierre Probst s’inspire de réelles mésaventures vécues par sa fille Simone. Ces éléments autobiographiques permettent d’apporter du réalisme au récit pour mieux entrer dans le monde à la fois merveilleux et familier de Caroline. Pierre Probst travaille lui-même les rééditions de ses propres albums. En 1984, quand l’éditeur Hachette opère un changement de format des albums de Caroline, Pierre Probst va redessiner entièrement ses albums en petit format. Il actualise les vêtements et les modèles des voitures en fonction de l’évolution de la société. Caroline se met à pratiquer le skateboard et à faire ses devoirs devant son ordinateur. L’univers des personnages de Pierre Probst est remis au goût du jour, par l’auteur lui-même, pour toujours s’adapter aux enfants d’aujourd’hui. Au début des années 2000, la série Caroline a encore du succès alors que son premier album est sorti en 1953. En 2013, pour les soixante ans de la petite fille, le premier album est réédité en grand format d’origine, en tirage limité et sous le nouveau titre « Caroline invite ses amis ». Hachette édite aussi douze titres des aventures de Caroline en petit format vintage, remis au goût du jour dans sa collection “Petits Albums”. Pour l’événement, l’éditeur sollicite la créativité d’une quarantaine de stylistes renommés, comme Paco Rabanne, Riccardo Tisci pour Givenchy, Vanessa Bruno et Tara Jarmon, pour créer une collection de mode autour du personnage de Caroline.

Le souci du détail dans le dessin de Pierre Probst

Le dessin de Pierre Probst est très reconnaissable, réaliste et très expressif. Il utilise l’encre de Chine mais aussi des aplats de couleurs simples et vives de gouache, appliqués au pinceau. Pierre Probst s’inspire de tout ce qui l’entoure. Très pointu dans ses descriptions, il se documente dans les musées, les bibliothèques, les parcs zoologiques. Pour les animaux, Pierre Probst a la faculté de les dessiner avec beaucoup de précision mais aussi de leur donner des expressions humaines. Lorsqu’il est étudiant à Mulhouse, il se rend régulièrement au parc zoologique pour y faire des croquis tandis qu’à Paris, il se rend à la ménagerie de Vincennes. Il dessine des animaux qui se redressent et adoptent des comportements humains. Comme des enfants, ses joyeux personnages parlent, font des bêtises, des farces et vivent des aventures en tout genre.

Pierre Probst sur le marché de l’art

En 2012, le musée Lambinet à Versailles rend hommage au « papa de Caroline » en lui consacrant une exposition. Plus de 150 dessins originaux peints à la gouache, des esquisses inédites du 45e album inachevé, « Caroline et l’invisible Bobi », sont montrés à environ 20 000 visiteurs de tous les âges, pendant trois mois. Sur le marché de l’art, les illustrations de Pierre Probst sont rares et atteignent des prix importants. En 2023, une illustration originale de Caroline en randonnée, estimée entre 3 000 et 4 000 €, a été vendue 8 710 €.

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(IIlus.)Cartel : Pierre Probst, Pouf et Noiraud campeurs, Hachette Jeunesse, 1954.

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