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Estimation et cote de l'artiste Yves Chaland
Yves Chaland est le talent regretté de la bande dessinée française. Auteur prometteur, sa mort soudaine a privé les lecteurs de nombreuses séries riches en second degré et en ironie. Partagé entre la France et la Belgique, il a participé à relancer le style de Ligne claire dans les années 1980, avec Ted Benoit, Serge Clerc et Floc’h tout en étant l’héritier du style atome, opposé à la Ligne claire et associé aux auteurs du journal Spirou. Yves Chaland réinterprète si bien les personnages iconiques de l’école franco-belge qu’il mériterait presque la double nationalité. Découvrez ici l’histoire de Yves Chaland et ses œuvres emblématiques. Besoin d’une expertise Yves Chaland ? Contactez l’équipe d’Estimon’objet !
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Yves Chaland, prodige de la bande dessinée française
Yves Chaland est un auteur de bande dessinée français, né le 3 avril 1957 et mort le 18 juillet 1990. Il passe son enfance dans le sud-ouest de la France et est initié très tôt à la bande dessinée par le biais de son parrain qui possède une importante collection d’albums. À dix ans, Yves Chaland prend des cours de dessin par correspondance et passe ses journées à dessiner. Sa passion est de raconter des histoires en images et de dessiner des planches aux décors soignés. Très jeune, il décide de devenir auteur de bande dessinée. À l’âge de quinze ans, Yves Chaland fait la découverte des œuvres de René Franquin. Il est fasciné par son style mais aussi par celui de Will Eisner, auteur de comic américain, ainsi que ceux d’Edgar P. Jacobs et Jijé, figures de la bande dessinée belge. Il a également beaucoup lu Hergé, de qui il collectionne les numéros du Petit Vingtième, hebdomadaire belge de bande dessinée pour la jeunesse, qui lui permettent de comprendre comment raconter des histoires, construire des pages et manier les ellipses. Il est marqué par la lecture de “Comment on devient créateur de bande dessinée”, écrit par Philippe Vandooren et publié en 1969.
Yves Chaland développe alors une vraie passion pour l’école de bande dessinée belge. À dix-sept ans, Yves Chaland publie ses premières planches dans le fanzine Biblipop, publication imprimée indépendante, créée et réalisée par des amateurs. Entre 1975 et 1980, il fait ses études à l’École des Beaux-Arts de Bordeaux, période pendant laquelle il publie ses premières bandes dessinées. En 1975, il publie un récit de vingt planches, « Lo Parisenc en vacanças », dans le journal Vita nostra et en recueil aux éditions Revolum. En 1976, il crée son propre fanzine avec Luc Cornillon : L’Unité de Valeur. En 1978, Yves Chaland est remarqué par Jean-Pierre Dionnet grâce à l’envoi d’un fanzine de son école, ce qui lui permet de collaborer au journal Métal hurlant. Finalement, il arrête ses études d’art car il estime déjà maîtriser le dessin, l’art de la perspective et l’art de la construction. Il décide alors de s’installer à Paris pour donner un nouveau tournant à sa carrière.
En 1979, il publie plusieurs pastiches de bande dessinée des années 1950, réunis dans l’album Captivant. Puis, pour Astrapi, il crée le personnage de John Bravo en 1980. La même année, il illustre en huit planches un court récit intitulé « La Vie exemplaire de Jijé », paru dans Métal hurlant. En 1981, les aventures de son personnage Bob Fish sont publiées dans un album aux Humanoïdes associés. Yves Chaland est aussi coloriste, notamment pour le tome 1, « L’Incal noir », de la série Une Aventure de John Difool, Alexandro Jodorowsky et Moebius, publiée dès 1980 dans Métal hurlant. Son premier succès est la série Les Aventures de Freddy Lombard, composée de cinq albums, d’abord publié dans Bananas dans la collection Atomium 58 des éditions Magic Strip en 1981, puis dans Métal Hurlant Aventure en 1983. La deuxième série à succès d’Yves Chaland, Les Aventures du Jeune Albert, est publiée en 1981 dans Métal hurlant. Il y met en scène un personnage de sa propre création, développé sous forme de gag et dont les caractéristiques physiques font beaucoup penser au personnage de Tintin imaginé par Hergé. Après sa mort en 1990, son épouse n’a jamais voulu que quelqu’un d’autre reprenne le personnage du Jeune Albert.
La contribution d’Yves Chaland au journal Spirou
Yves Chaland contribue au journal Spirou dès 1982. Il réalise une aventure de Spirou, « Spirou au Bocongo », dessiné dans le style de la bande dessinée des années 1940-1950. Cet épisode révèle ses influences. Il reprend les Aventures de Spirou et Fantasio dans un style proche de celui de Jijé par son dessin et ses formes longiformes. On ressent aussi l’influence d’André Franquin avec l’invention de robots. Il y a aussi, de façon presque évidente, une part de « Tintin au Congo » par Hergé. Le tout parait dans un format spécial : deux simples strips hebdomadaires, bande dessinée de quelques cases disposées le plus souvent de manière horizontale, en noir et blanc avec des aplats de gris. L’histoire reste inachevée. En 1984, paraît une édition pirate, Cœurs d’acier aux éditions Champaka en 1990. Les personnages ont les visages couverts de bandelettes, en réaction à l’interdiction d’utiliser les personnages de Spirou et Fantasio par les éditions Dupuis. En parallèle de la bande dessinée, Yves Chaland réalise de nombreuses publicités, notamment pour les stylos Parker, les restaurants Quick, les chocolats Poulain, les jeux Fisher-Price, etc. Il illustre aussi en 1987 la pochette de l’album Chic Planète du groupe de musique L’Affaire Louis Trio.
Le travail d’Yves Chaland est beaucoup commenté dans les revues européennes consacrées à la bande dessinée. Mais la carrière d’Yves Chaland s’arrête net lorsqu’il décède d’un accident de voiture à seulement trente-trois ans.
Yves Chaland, figure de la Ligne claire et héritier de l’école de Marcinelle
L’œuvre d’Yves Chaland se caractérise par son style particulier. Membre de la Ligne claire française, formée avec Ted Benoit, Floc’h et Serge Clerc, il cherche à simplifier le trait pour en garder l’essentiel. Ce qui prime dans les planches d’Yves Chaland c’est l’élégance du trait, l’art de la composition, la construction des plans, mais aussi ses personnages souples et mobiles. Il est également considéré comme l’héritier de l’école de Marcinelle, associée au journal Spirou, qui se caractérise par des dessins caricaturaux, des gros nez et des bulles arrondies. Les deux écoles sont pourtant opposées. La richesse de l’œuvre d’Yves Chaland réside dans cette dualité. Marqué par l’esthétique des années 1950, il a une passion pour le design et l’architecture et collectionne les meubles chinés et les magazines avec des mises en scène d’époque. Il se rend aussi sur les lieux de ses histoires pour y prendre des clichés. Par exemple, pour l’épisode « La comète de Carthage » de la série Freddy Lombard, publié en 1986, il se rend à Cassis un jour de tempête pour photographier la scène et en faire des croquis. Yves Chaland joue avec les aspects de la bande dessinée belge et parle des préoccupations des années 1970-1980 : le colonialisme, la guerre, la misogynie. Avec ironie et second degré, il remixe les personnages iconiques du journal Spirou.
La postérité d’Yves Chaland malgré une carrière avortée
Malgré sa courte carrière, Yves Chaland a une postérité importante et a influencé de nombreux auteurs contemporains de la bande dessinée européenne comme Charles Berberian, Zep, François Schuiten et Bernard Yslaire. Freddy Lombard et le Jeune Albert sont ses créations majeures dans lesquelles il exerce un tour de force graphique et fait preuve d’une grande ironie. En mai 2000 est inaugurée la fresque du Jeune Albert, la septième du Parcours BD de Bruxelles, réalisée par Georges Oreopoulos et David Vandegeerde de la société Art Mural, d’après un projet original d’Yves Chaland. Il est le premier auteur étranger à avoir sa fresque murale en Belgique. En 2008, les Rencontres Chaland sont créées au festival de la bande dessinée annuel de Nérac, ville d’origine de l’auteur, ayant pour but de mettre en valeur son œuvre et ses liens avec des auteurs contemporains.
Sur le marché de l’art, les planches d’Yves Chaland sont régulièrement proposées à la vente. En 2023, la planche originale n°16 de Freddy Lombard, F-52 est vendue à 18 700€. D’après une base de données du marché de l’art, les œuvres d’Yves Chaland ont été présentées en vente aux enchères publiques à 178 reprises : la plus ancienne répertoriée datant de 1997 et la plus récente de 2023. Yves Chaland est classé 7 067e au palmarès mondial des artistes les mieux vendus aux enchères essentiellement adjugées en France.
Faire estimer gratuitement une œuvre d’Yves Chaland
Vous souhaitez faire expertiser une œuvre d’Yves Chaland et recevoir son estimation ? Remplissez votre demande via notre formulaire en ligne. Faites estimer une œuvre d’Yves Chaland en quelques clics et recevez une réponse sous quelques jours. C’est gratuit et totalement confidentiel ! (Illus.) Cartel : Georges Oreopoulos et David Vandegeerde d’après Yves Chaland, Le Jeune Albert, fresque, 2000, Bruxelles
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