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Estimation et cote de l'artiste Albert Marquet
« Peindre comme un enfant sans oublier Poussin », telle est la philosophie d’Albert Marquet. Ce dernier s’inscrit dans l’héritage des impressionnistes tant par sa palette colorée que par l’oubli posthume et la reconnaissance tardive dont il sera victime.
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Albert Marquet, peintre de talent
L’artiste Albert Marquet est né à Bordeaux en 1875 au sein d’une famille qui, bien que modeste, l’encourage à suivre sa vocation de peintre. Enfant, Marquet n’est pas particulièrement studieux et préfère se rendre sur le port de Bordeaux et y croquer l’ondoiement de l’eau et les mâts dansants des bateaux. Il déménage à Paris alors qu’il est encore adolescent pour rejoindre l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs. Il y fait la rencontre d’Henri Matisse. En 1897, il entre à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts où il reçoit aux côtés de ses camarades Charles Camoin et Henri Manguin, l’enseignement du symboliste Gustave Moreau. Ses premières peintures sont expressives, et combinent des couleurs vives à l’instar de ses contemporains Maurice de Vlaminck, André Derain ou Raoul Dufy. Marquet a longtemps été étiqueté comme « fauve modéré » ou « impressionniste tardif ». Toutefois, son indépendance et son refus de l’autorité académique l’ont parfois fait passer pour un autodidacte, si bien qu’il est difficile de le rattacher à un mouvement.
Marquet participe au Salon d’Automne de 1905 où le terme « fauve » est employé pour la première fois en raison des couleurs vives des toiles exposées. Cependant, ses œuvres se distinguent de celles de ses compagnons. Il peint des portraits, des natures mortes, des nus, mais son thème favori reste la peinture de paysages, naturels ou urbains. Il les représente en surplomb, privilégie le thème de l’eau et a recours à des couleurs lumineuses. La gamme chromatique bleutée est prépondérante chez Marquet et fait écho au phénomène d’« indigomanie » récurrent chez Monet, Sisley ou Pissarro. Dans ses toiles la vie est suggérée par quelques détails : une femme en robe longue d’été coiffée d’un chapeau de paille, un voilier qui glisse sur l’eau, etc. Il a l’habitude de peindre sur le motif et de produire des sujets en série. Sa particularité réside dans la simplification des formes qu’il hérite des peintures d’Hokusai. Il est en effet sensible aux expositions d’estampes japonaises qu’il peut observer à Paris. Par ailleurs, il fait de nombreux voyages au cours de sa vie (Normandie,Venise, Alger) ce qui contribue à diversifier ses sujets . Il connaît un succès immédiat dès 1910, lui permettant de vivre confortablement de son art durant le reste de sa carrière.
Estimation et cote d'Albert Marquet
L’œuvre de Marquet est très abondante et a grandement contribué à la transformation de la peinture de paysage. Toutefois, étant un artiste discret, il a été éclipsé par d’autres peintres comme Pierre Bonnard ou Raoul Dufy, le faisant tomber dans un oubli relatif pendant toute la première moitié du XXe siècle. Depuis sa mort en 1947, il a été exposé moins d’une centaine de fois et peu de rétrospectives lui ont été dédiées. La tendance s’est aujourd’hui inversée puisque ses peintures figurent désormais dans les plus grandes collections : l’Institut d’art de Chicago, le musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, ou le MoMA de New-York.
Sa cote connaît un premier pic dans les années 1980 puis un second au début des années 2000. Elle affiche depuis une progression constante. La plus grande partie de ses toiles et dessins s’échangent sur le marché de l’art français bien que de très belles pièces fassent des apparitions sur le marché anglo-saxon. Les marines et les vues parisiennes ou méditerranéennes exécutées pendant sa courte période fauve (1905-1906) sont très appréciées dans les salles de ventes, tout comme les aquarelles. Leurs prix démarrent à 1000 euros et culminent à 5000 euros pour les toiles traitant ses thèmes majeurs. Ses toiles fauves sont estimées à plus de 100 000 euros, tandis que ses autres productions peintes oscillent entre 20 000 et 70 000 euros. Le Port des Sables d’Olonne (huile sur toile, 1921), adjugé à 376 584 euros à Londres en 2018 est un record de vente.
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