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Estimation et cote de l'artiste Gabriele Münter
Gabriele Münter (1877-1962), née à Berlin le 19 février 1877, est une artiste peintre allemande reconnue parmi les représentants majeurs de l’avant-garde de Munich au début du XXe siècle, notamment par son implication au sein du mouvement Der blaue Reiter, ainsi que l’appartenance de son œuvre au mouvement expressionniste.

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Gabriele Münter, une éducation artistique
La jeunesse de Gabriele Münter se déroule sous le signe de la bourgeoisie. Ses parents, qui appartiennent à la classe moyenne supérieure, lui confèrent tout le soutien dont elle a besoin, notamment lorsqu’elle décide de s’engager dans une voie artistique. Elle suit des cours particuliers de dessin avant d’intégrer l’École d’art pour femmes de Düsseldorf en 1897, puisque l’académie des beaux-arts n’est pas encore mixte. L’année suivante, Gabriele Münter arpente l’Amérique du Nord avec sa sœur pendant 2 ans, et réalise près de 400 clichés pour documenter son voyage. Paysages, vie urbaine et rurale, population, proches… Les photographies Gabriele Münter montrent une belle qualité de composition.
La jeune femme s’installe ensuite à Munich en 1901 et poursuit ses études dans une école pour femmes en parallèle de ses cours à la Phalange (Die Phalanx), une école de peinture éphémère fondée par Vassily Kandinsky (1866-1944), avec lequel Gabriele Münter entretient une liaison. Ils se rendent ensemble à Paris de 1906 à 1907, découvrent le fauvisme et Henri Matisse (1869-1954), tandis qu’elle continue de documenter ses voyages en photo, puis expose au Salon des Indépendants. Encore attachée au style figuratif, Gabriele Münter étudie l’œuvre de Paul Gauguin (1848-1903) et s’essaye à la peinture au couteau. La jeune femme explore également la gravure sur linoléum, sur bois et sur métal. Au terme de cette année dans la capitale française, Gabriele Münter retourne à Munich et peint de petites toiles impressionnistes.
Elle devient ensuite propriétaire d’une maison à Murnau en 1909, où elle passe ses étés avec Kandisky et laquelle devient une sorte de siège pour les artistes munichois de l’avant-garde artistique. Peintres, graveurs, écrivains et compositeurs expressionnistes séjournent là régulièrement, ce qui ne manque pas d’influencer Münter de manière décisive en 1911.
Gabriele Münter, plongée dans l'expressionnisme
Avec Kandinsky, Alfred Kubin (1877-1959) et Franz Marc (1880-1916), ils créent ensemble le Der Blaue Reiter (Le Cavalier bleu), groupe expressionniste d’avant-garde. Marianne von Werefkin (1860-1938) et Alexej von Jawlensky (1864-1941), qui étaient régulièrement invités dans la maison de Gabriele Münter, font également partie du cœur de ce mouvement, auquel se greffe un peu plus tard Paul Klee (1879-1940).
L’artiste délaisse progressivement les couleurs impressionnistes de ses paysages de Murnau pour des aplats plus francs et des compositions synthétiques. L’influence du groupe expressionniste allemand Die Brücke puis Der blaue Reiter s’éveillent dans les toiles de Gabriele Münter, qu’il s’agisse de ses paysages ou de ses natures mortes. En 1913, elle est la première artiste du Der blaue Reiter à obtenir une exposition personnelle.
Suite à cela, Gabriele Münter et Kandisky voyagent en couple en France, en Italie, aux Pays-Bas et en Turquie. À leur retour, Kandinsky qui est né russe, n’a d’autre choix que de quitter l’Allemagne. Le couple est forcé à s’exiler en Suisse à cause de la Première Guerre mondiale, mais Kandinsky retourne en Russie en 1914 tandis que Gabriele Münter passe 6 mois en Allemagne avant de s’installer durant 5 ans en Scandinavie. Lors de cette période, alors qu’elle pense Kandinsky disparu, elle apprend qu’il s’est marié à une autre.
Gabriele Münter, tomber pour mieux se relever
Gabriele Münter est atteinte de dépressions chroniques qui entachent sa créativité au point qu’à partir de 1920, la jeune femme s’est éloignée de la peinture. Mais lorsqu’elle s’installe à Berlin en 1925, elle reprend ses crayons et dessine de petits portraits de femmes. Ce n’est qu’à partir de 1927, après sa rencontre avec son futur compagnon Johannes Eichner (1886-1958), que Gabriele Münter connaît un regain artistique. Entre 1929 et 1930, l’artiste profite d’une période productive à Paris, puis dans diverses villes de France. Elle retourne dans sa maison de Murnau en 1931 avec son conjoint et réalise des natures mortes ainsi que des études d’art abstrait à la peinture à l’huile.
Malheureusement, bien que Gabriele Münter devienne membre de la Chambre des beaux-arts du Reich, elle est interdite d’exposition en 1937 lorsque les œuvres du Der blaue Reiter son considérées par les nazis comme art dégénéré. L’artiste cache alors une grande partie des toiles dans le sous-sol de sa maison pour les sauver de la guerre.
Dans les dernières années de sa vie et une fois la Seconde Guerre mondiale terminée, Gabriele Münter continue de promouvoir le Der blaue Reiter en réalisant des expositions puis en offrant à la ville de Munich les toiles conservées dans son sous-sol ainsi que ses propres travaux.
La cote des œuvres de Gabriele Münter
D’abord inspirée par l’impressionnisme puis influencée par l’expressionnisme, Gabriele Münter applique ses couleurs en aplat, simplifie les formes et réalise des contours noirs qui mettent en valeur ses sujets sans pour autant leur attribuer de perspective. Ce désir de synthétiser ce qu’elle voit au profit de l’expression intérieure, propre au mouvement du Cavalier bleu, la suit tout au long de sa vie.
Gabriele Münter réalise de nombreux dessins et peintures, principalement des natures mortes et des portraits, mais également des gravures sur divers supports estimées entre 170 et 16 500€. Le prix d’un dessin de Gabriele Münter oscille entre 1600 et 26 000€, tandis que ses peintures vont de 9500 à 600 000€. À titre d’exemple, son tableau Vase avec deux Madones de 1909-1910, estimé à 130 000€, est adjugé à 141 600€.
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