François Desnoyer, un artiste en devenir
Né dans une famille modeste de Montauban, François Desnoyer doit se démener pour faire entendre son désir de peindre. Il est soutenu par son grand-père qui lui fait rencontrer le sculpteur montalbanais Antoine Bourdelle. Ce dernier le prend sous son aile et l’encourage à s’installer à Paris. En 1912, François Desnoyer y emménage malgré les réticences de son père.
Les recherches artistiques de François Desnoyer sont rapidement interrompues par la Première Guerre mondiale. Mobilisé, puis gravement blessé en 1917, il passe de longues heures à dessiner ses compagnons de bataille et à retranscrire leur humanité usée. À l’issue de la Guerre, l’artiste revient à Paris et entre à l’École des Arts décoratifs en 1920.
François Desnoyer expose ses premiers tableaux au début des années 1920. Ses contemporains le découvre au Salon des jeunes, au Salon des Indépendants, au Salon d’automne, au Salon des Tuileries et à la Société nationale des beaux-arts. François Desnoyer commence à enseigner dans les années 1930, et il est nommé aux Arts décoratifs en 1938. L’artiste tentera tant bien que mal de mener à bien ses deux professions.
François Desnoyer, un peintre moderne
François Desnoyer expérimente de nombreux médiums et des styles divers avant de trouver sa voie. Les premiers tableaux réalisés par l’artiste portent l’influence des compositions de Gauguin et des coloris des artistes fauves. Les rencontres d’Albert Marquet, avec qui il partage l’atelier, et de Marcel Gromaire, Robert Lotiron et Édouard Goerg, qu’il rencontre au Salon des Indépendants de 1934, sont décisives à la formulation de sa patte artistique.
François Desnoyer retient de ses amis l’enseignement de la couleur et la construction rigoureuse de l’espace. Résolument moderne, son style se reconnaît par l’usage d’une palette de tons francs, des cernes épais, des cadrages serrés et un agencement de volume d’inspiration cubiste. Dans ses tableaux, il représentera de cette manière majoritairement des paysages, parfois quelques portraits, scènes de genre ou natures mortes.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, François Desnoyer est à nouveau mobilisé quelques mois. À son retour, il fréquente les résistants à Paris, monte une maison d’édition clandestine chez lui, et réalisera le portrait de l’ethnologue déportée Deborah Lifchitz, offert par la suite au Musée de Tel Aviv. À la fin de la Guerre, les peintures modernes de François Desnoyer seront exposées dans une salle du Musée d’art moderne de la ville de Paris, entre celles de Marc Chagall et celles de Marcel Gromaire.
François Desnoyer, un peintre de l’Occitanie
François Desnoyer puise l’inspiration de ses thèmes dans ses voyages. En 1932, il rencontre sa seconde épouse Suza et découvre son pays d’origine, la Tchécoslovaquie, dont il rapporte de nombreux paysages et scènes locales. Dans les années 1940, l’artiste se rend à deux reprises en Algérie retrouver son ami Albert Marquet, et ramène des toiles d’inspiration orientaliste.
Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, François Desnoyer séjourne à de nombreuses reprises à Sète, sur invitation de son ami Jean Vilar, avant de s’y installer durablement. L’artiste s’illustre magistralement dans des tableaux représentant la ville de Sète, et plus largement la région occitane ainsi que la Catalogne, découverte grâce à des peintres perpignanais avec qui il se lie d’amitié.
À partir des années 1950, François Desnoyer est consacrée en tant que représentant de la peinture moderne française. En 1952, l’artiste représente la France à la biennale de Venise aux côtés de Fernand Léger et de Raoul Duffy. Dix ans plus tard, la ville occitane de Saint-Cyprien inaugure la Fondation Desnoyer, accueillant des artistes en résidence et organisant des expositions d’art contemporain. À la mort de François Desnoyer, la Fondation assure la visibilité de ses oeuvres, conserve ses archives personnelles ainsi que sa collection d’art moderne.
Faire estimer gratuitement une oeuvre de François Desnoyer
Bien que les oeuvres de François Desnoyer soient majoritairement conservées dans les institutions, on retrouve certains de ses tableaux, de ses dessins et de ses lithographies sur le marché de l’art.
Concernant les peintures modernes de François Desnoyer, il s’agit principalement de paysages, notamment sétois, mais aussi de quelques portraits et natures mortes. Les estimations débutent autour de 800 – 1000 euros pour des portraits ou des paysages de composition simple, de couleurs plus pâles et de cernes moins marqués qu’à l’habitude du peintre. Les prix s’élèveront en moyenne jusqu’à 6 000 euros, voire avoisineront les 10 000 euros, pour des tableaux caractéristiques de son style et représentant des paysages sétois ou parisiens.
Parmi les oeuvres sur papier de François Desnoyer, on retrouve de nombreux dessins et des aquarelles pour des prix allant de 100 à 800 euros. Les estimations pour les collages ou les techniques mixtes sur papier augmenteront en moyenne entre 800 et 1000 euros. Quant aux lithographies colorées de François Desnoyer, il faudra compter en 50 et 200 euros.
Comment faire estimer une œuvre de François Desnoyer
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(Illus.) Le port de Sète, 1948, Sète, Musée Paul Valery
