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Estimation gratuite de vase en céramique ​

La céramique est un art du feu maitrisé depuis le néolithique. Les vases de céramique sont produits par l’intermédiaire des potiers, qui travaillent l’argile décantée. Après purification et dégraissage, l’argile est façonnée, décorée, séchée et cuite. Selon la nature de l’argile employée, la température de cuisson, et la présence ou non d’une couverte, on parle de terre cuite, de grès, de faïence, ou de porcelaine.

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Les vases céramiques antiques

La production des vases céramiques est associée à la sédentarisation de l’homme au Néolithique, et on observe une production abondante pendant toute l’Antiquité.

En France, les premières céramiques d’argile séchée à décor imprimé sont datables de 6 000 – 5 500 av. n.-è. Les vases sont d’abord montés au colombin, puis estampés dans un moule, avant que n’apparaisse le tour de potier vers 1 200 av. n.-è. en Europe.

La diversité des formes et la grande diffusion des vases montrent un usage très répandu de la céramique dans la société. On remarque une production de masse, pour la vaisselle de table, de stockage, de transport. Les vases céramiques sont même utilisés comme matériau isolant dans les constructions.

Le décor des vases céramiques peut être incisé ou estampé dans la pâte argileuse, ou bien peint. Les couleurs sont d’abord limitées au rouge et au noir, mais on diversifie la gamme chromatique à la période hellénistique, à partir du IVème s. av. n.-è.

Moyen Age et Renaissance : l’âge d’or des vases en céramique vernissée

L’emploi d’une couverte vernissée s’impose à Moyen Âge, à la fois pour orner mais aussi pour imperméabiliser les céramiques. En plongeant le vase dans un bain de glaçure translucide et parfois colorée, on rend la céramique étanche et brillante. Cette technique, apparue sous l’empire romain avec la céramique sigillée, avait été oubliée sous les Mérovingiens. Elle renaît en France, en Angleterre et en Italie au XIIIème siècle, et demeure la technique privilégiée jusqu’au XVIIIème siècle.

Un décor peut être incisé sur l’argile, ce qui crée des effets visuels avec la couverte. Pour colorer cette dernière, on ajoute de oxydes métalliques dans le bain de glaçure. À la Renaissance, les potiers diversifient les effets décoratifs. Certains proposent des décors a sgraffiato. Dans cette technique décorative, une couche d’engobe est appliquée sur le vase en terre crue, et grattée pour faire apparaitre un motif, avant que ne soit posée la glaçure. D’autres perfectionnent la qualité des glacis, notamment en Saintonge, où l’on propose des couvertes vert épinard particulièrement soignées au XVIème siècle. Les rustiques figulines de Bernard Palissy témoignent également de l’inventivité des artistes de cette période. Les créations en relief de cet artiste annoncent le goût pour les plats au motif au décor moulé qui s’affirme au XVIIème siècle.

Les céramiques de la période moderne : le triomphe de la faïence et la porcelaine

À la période moderne, la faïence et la porcelaine sont les céramiques les plus prisées des commanditaires.

La faïence désigne la céramique couverte d’une glaçure opaque comprenant de l’oxyde d’étain, ce qui ne laisse plus visible l’argile sous-jacente. Cette technique nécessite une cuisson de grand feu, à 1000°, pour atteindre le point de fusion de la couverte. Elle naît en Irak au IXème siècle, puis apparait en Europe par l’intermédiaire de l’Espagne au XIIème siècle. Elle se diffuse ensuite en Italie sous le nom de majolique (XIIIème-XIVème siècle), puis en France, où elle connaît son apogée au XVIIème-XVIIIème siècle. En France, c’est l’artisan Masséot Abaquesne qui introduit la technique de la faïence. Les principaux centres de production de vases de faïence au XVIème siècle sont Lyon, Nevers et Rouen.

Les décors des faïences sont réalisés à la main ou reportés au poncif. Cette dernière technique permet de présenter des décors complexes inspirés des modèles des grands peintres, en particulier de Raphaël. On parle en Italie de décor a istoriato. La réalisation du décor nécessite une seconde cuisson. Si les vases sont rehaussés de lustres métalliques, comme c’est souvent le cas en Espagne, alors il faut procéder à une troisième cuisson à petit feu. Les fonds sont cependant souvent laissés blancs pour évoquer la porcelaine.

Au XVIIIème siècle, la manufacture Hannong de Strasbourg et la manufacture Poterat de Rouen parviennent à introduire de nouveaux coloris, notamment le rouge et le rose. Ces innovations permettent d’élargir la gamme de couleur, et de concurrencer la porcelaine.

A la même période, les européens mènent des recherches pour produire des vases de porcelaine, véritable or blanc dont seuls les artisans chinois maitrisaient la fabrication. Les expériences pour produire des vases de céramique blanche, pure et translucide comme la porcelaine chinoise se multiplient, et c’est finalement l’alchimiste Johann Friedrich Böttger qui découvre le secret de fabrication à Meissen en 1709.

Les céramistes français ne sont pas en reste, et différentes manufactures royales sont ouvertes pour produire des porcelaines à pâte tendre à partir de 1720. La première manufacture est ouverte à Saint-Cloud en 1720, puis à Vincennes en 1766, et enfin à Sèvres en 1756. La découverte d’un gisement de kaolin en France en 1768 permet de produire également des vases de porcelaine à pâte dure.

Les recherches des céramistes portent également sur les coloris des couvertes à apposer sur les vases de porcelaine. Ils élaborent entre 1751 et 1757 des émaux bleu lapis, bleu céleste, vert et rose. Ces différentes recherches sur la pâte et le décor mènent au triomphe de la porcelaine au XIXème siècle.

Le renouveau des vases de céramique au XIXème et XXème siècle

Au XIXème siècle, l’artisanat de la céramique suit le goût dominant, avant de se renouveler par l’action des pionniers de l’Avant-garde artistique au XXème siècle.

Sous le Second Empire, les vases de céramique ornementaux de très grande dimension sont prisés par les collectionneurs. Leur production devient plus complexe, et le décor masque souvent entièrement la pièce. S’opposant à cette omniprésence du décor, certains artistes mènent des recherches pour mettre en valeur la matière et simplifier les arts industriels.

Les créations de Félix Bracquemond dans l’art de la céramique annoncent le renouvellement des arts décoratifs dès les années 1870. La céramique devient un secteur pionnier de l’Art Nouveau à Paris et à Nancy avec des artistes tels qu’Ernest Chapelet, Auguste Delaherche, ou encore la famille Massier installée à Vallauris. Menant des recherches sur l’émail, ils enrichissent les coloris et créent des irisations de surface en retrouvant la technique du lustre métallique.

Sous l’effet de l’Art Nouveau, le profil et le décor des vases est épuré, adoptant parfois une inspiration japonisante. Le vase de céramique devient un véritable objet d’art.

Ce mouvement d’épuration des formes se poursuit à la période Art Déco, des années 1920 aux années 1940. Les vases céramiques adoptent des formes géométrisées, et sont ornés de décors graphiques sobres. En raison de l’intérêt des artistes pour les objets d’art, des décorateurs à renommée internationale viennent collaborer la manufacture de Sèvres.

Faire estimer gratuitement un vase céramique

L’estimation des vases de céramique dépend de la nature de la pâte, de la qualité du décor, et de l’ancienneté des pièces. La grande diffusion de ce type d’œuvre a pour conséquence une extension de la gamme des prix. Les vases de porcelaine sont ceux qui dépassent le plus aisément le million. Le record est détenu par le vase de l’empereur Qianlong (1736-1795) adjugé en 2018 à Paris pour 68,4 millions d’euros. Les vases de grès et d’argile commune peuvent eux-aussi atteindre des enchères exceptionnelles, selon la cote du décorateur ou la provenance de la pièce. Ainsi le vase de grès de Peter Voulkos (1973) de la collection de Dorothy Weiss a été adjugé en 2014 à Los Angeles pour 39 825 € (55 000 $). La manufacture française de Vallauris a souvent fait appel à des artistes de renom pour orner ses faïences. Un vase de Vallauris des années 1950 au décor imaginé par Pablo Picasso peut ainsi être acquis pour 25 000 €, comme ce fut le cas en 2021 à Chicago pour un vase à visage et hibou (1958).

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(Illus.) Georges Hoentschel, vase en grès Art Nouveau, v. 1900, Marseille, musée des Arts décoratifs de la Faïence et de la Mode

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