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Estimation gratuite de vase Murano
Les vases de verre de Murano sont l’un des fleurons de la production artistique vénitienne à partir du XIIème siècle, au même titre que les chantiers navals. Ils sont encore aujourd’hui l’un des emblèmes de la ville.
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L’art du verre à Murano au Moyen Age
L‘art du verre renaît à Venise au Moyen Âge au Xème siècle, alors que les artistes cherchent à renouer avec les techniques romaines. Ville carrefour entre Orient et Occident, il s’agit d’un centre d’importation mais aussi de production majeur. Les maîtres verriers élaborent rapidement un verre soufflé réputé dès le XIIème siècle pour sa transparence et la préciosité de ses formes. Afin de contrôler l’activité des verriers et de préserver la ville des incendies, la production est transférée sur l’île de Murano au XIIIème siècle. C’est la République de Venise qui délivre les licences de fabrication et contrôle les prix de vente.
Dès le Moyen Âge, les maîtres verriers parviennent à imiter la transparence du cristal de roche. Leur parfaite maitrise des oxydes leur permet de donner aux vases l’apparence de pierres fines, imitant l’améthyste ou l’aigue marine. Les vases de Murano sont parfois rehaussés de peintures à l’émail, figurant des blasons, des feuillages, ou encore des animaux. Les formes les plus fréquentes sont les bouteilles à large panse, les coupes et les salières.
Les vases de Murano à la Renaissance
La production de vases à Murano se transforme à la Renaissance, et s’oriente vers des vases de luxe. Lorsque Constantinople est prise en 1453, de nombreux maîtres verriers du monde musulman se réfugient à Murano, consacrant ainsi l’hégémonie de l’île sur la production verrière. On voit s’établir les premières dynasties, telles que celle de la famille Barovier.
Les artisans rivalisent d’inventivité pour perfectionner les techniques verrières dès la première Renaissance. Outre le verre transparent, ils mettent au point un verre blanc opaque dit lattimo qui imite la porcelaine, ainsi qu’un verre nervuré qui contrefait à la perfection les veines des pierres fines. Les vases de Murano adoptent des couleurs raffinées, parfois rehaussées de peinture à l’émail et d’or. En ce qui concerne les peintures, les compositions se complexifient. Les vases présentent des images mythologiques et chrétiennes inspirées des grands maîtres de l’art contemporain. Les vases de Murano sont alors collectionnés par les papes, les rois et les princes.
Au XVIème siècle, les maîtres verriers de Murano choisissent de restreindre le décor peint afin de mettre en valeur le raffinement des techniques qui se multiplient alors. Ce phénomène correspond à l’essor des techniques de décor filigrané a retortoli (filets de verre en spirale) et a reticello (en résille), qui renouent avec les méthodes de l’antiquité romaine. La redécouverte du millefiori (mille fleurs) correspond également à cette recherche portée sur les techniques antiques. Les verriers de Murano élaborent aussi à cette période la technique du ghiacciato, qui donne un effet craquelé en provoquant un choc thermique, en plongeant le vase de verre chaud dans l’eau froide. Les vases produits à Murano au XVIème siècle témoignent de la maitrise parfaite qu’avaient les artisans de ces techniques. Les formes sont simplement soulignées par des gravures à la pointe de diamant. Il s’agit d’objet de grand luxe, imités dans l’Europe entière. Ces imitations sont désignées sous le terme de vases « à la façon de Venise ».
Les vases de Murano et le baroque
Au XVIIème et XVIIIème siècle, les vases de Murano traduisent toute la fantaisie de l’esprit baroque de Venise.
Les formes des vases se diversifient, témoignant de toute l’inventivité des maîtres verriers à la période baroque. On réalise alors surtout des coupes et des plateaux aux renflements multiples. Des éléments de décor en pâte de verre sont ajoutés sur les pièces. Ainsi, des fleurs, insectes et animaux polychromes ornent les anses des vases. Les vases peuvent eux-mêmes se présenter sous la forme d’animaux.
Pour répondre à la concurrence de la porcelaine, on réalise des pièces adaptées à la mode du café et du chocolat. Elles sont créées en verre opaque, couverts d’une peinture émaillée à motifs d’oiseaux, de fleurs, et de miniatures inspirées du Canaletto. Outre la porcelaine, les vases de pâte de verre opaque imitent aussi les pierres précieuses. On met au point des colorations jaune, rouge et vert vif, parfois rehaussées d’or. Ces pièces de grand luxe sont diffusées en Europe grâce aux aristocrates qui font le Grand Tour.
Malgré la virtuosité technique des artisans de la période baroque, la production de Murano souffre de la fuite de certains maîtres à l’étranger, et de la concurrence des maîtres de Bohême.
Déclin et renouveau des vases de Murano
Sous la domination autrichienne, le verre de Bohême supplante celui de Murano en raison des taxes de l’occupant qui gênent le commerce.
La marqueterie de verre et le millefiori demeurent un savoir-faire spécifique de Murano, et les artisans continuent à produire tous types de vases et objets en marqueterie de verre.
La fondation du musée d’Art verrier de Murano par l’abbé Vincenzo Zanetti en 1861 dynamise la production des vases de Murano. Les artisans Toso, Fuga et Barovier y découvrent les modèles du passé, qui constituent de nouvelles sources d’inspiration. Imitant les techniques romaines, les artisans de Murano imitent les murrine, et les verres à feuille d’or grattée (a sgraffito). Ils retrouvent également la technique du filigrane, et le millefiori devient la technique majeure. À la fin du XIXème siècle, les maîtres verriers industrialisent la production. De nombreux modèles millefiori sont produits en série par la société Ercole Moretti entre la fin du XIXème siècle et les années 1950.
C’est dans cette période de renouveau de la production que sont créées de grandes entreprises aujourd’hui emblématiques de l’art de Murano, notamment Artisti Barovier, fondée par Benedetto, Benvenuto et Giuseppe Barovier en 1896.
Les vases de Murano s’adaptent à l’Art Nouveau, puis à l’Art Déco. De 1920 à 1950, les artisans font appel à la créativité de grands artistes, peintre et designeurs contemporains. Ainsi, Egidio Constantini fonde en 1950 La Forge des Anges, où des artistes tels que Pablo Picasso, Georges Braque ou encore Jean Arp travaillent avec les maîtres verriers et proposent des modèles.
Faire estimer gratuitement un vase de Murano
Les vases de Murano sont aujourd’hui un synonyme de savoir-faire artisanal et de qualité de production.
Les collectionneurs échangent aisément des pièces produites à Murano, surtout lorsque la production du vase implique un créateur renommé.
Les vases des grands noms du XXème siècle comme Carlo Scarpa, Fausto Melotti, ou Yoichi Ohira se vendent souvent pour plus de 30 000 €.
Le record des ventes est détenu par le vase Pulegoso n°3273 (v. 1928), un vase de verre rouge opaque à inclusion produit par Napoleone Martinuzzi pour la manufacture Venini, adjugé en 2018 à Londres à 364 628 € (320 000 £ ).
Plus accessible, un vase monochrome de forme plus simple peut être acquis pour un budget de quelques centaines d’euros.
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(Illus.) Pauly & Cie, Vase de Murano, 1870, New York, Metropolitan Museum of Art
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