Estimation et cote de l'artiste André Derain

André Derain (1880-1954), artiste majeur du XXème siècle, parvient à rester toujours en pointe de l’Avant-garde. Ayant joué un rôle dans la naissance du Fauvisme et du Cubisme, il est l’un des pionniers dans le retour au Réalisme. Gertrude Stein résume son goût pour l’expérimentation en le désignant comme un «aventurier de l’art, le Christophe Colomb de l’art moderne».

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Les premières années : expérimentations autour du Néo-impressionnisme

Les premières années d’André Derain sont celles de l’expérimentation stylistique. D’abord formé dans l’atelier de Marie Ferdinand Jacomin, il fréquente ensuite l’Académie Carrière de 1896 à 1898, où il rencontre Henri Matisse et Jean Puy, et enfin l’Académie Camillo. Il loue un atelier avec Maurice de Vlaminck, qui réside lui aussi à Chatou, à partir de 1900. Ensemble, ils visitent l’exposition Van Gogh à la Galerie Bernheim-Jeune en 1901, qui leur inspirent des œuvres en couleurs pures sans ombres ni arrière-plans, avec des traits ponctués et isolés à la manière des Néo-impressionnistes. André Derain copie des œuvres au Louvre en n’utilisant que la couleur pure.

Entre 1901 et 1904, le service militaire interrompt temporairement les expérimentations d’André Derain avec Maurice de Vlaminck. Il réalise cependant les illustrations pour les romans écrits par Vlaminck. De retour à Chatou en 1904, il s’émancipe désormais du modèle impressionniste, en adoptant des compositions innovantes et des couleurs particulièrement vives.

Recherches sur la couleur : l’initiateur du Fauvisme

En juillet 1905, André Derain rejoint Henri Matisse, qui partage ses recherches sur la couleur, à Collioure. Il découvre une nouvelle lumière, et réalise des paysages colorés et synthétiques, à l’aide de couleurs pures. Il est rapidement rejoint par Georges Braque, Othon Friesz, Kees Van Dongen, et Georges Rouault, qui adoptent eux aussi cette nouvelle manière. Les toiles sont exposées dans la salle VII du Salon d’Automne, surnommé la « cage aux fauves ».

Sur les conseils de son marchand Ambroise Vollard, André Derain à Londres en 1906, où il peint une série de paysages colorés. Ce séjour lui permet de découvrir l’art Maori et Africain au British Museum, qui nourrissent le néo-archaïsme de sa sculpture et de sa gravure sur bois. La même année, André Derain s’essaie aussi à la céramique, sur les formes d’André Metthey.

Recherches sur l’architecture des formes : vers un Cubisme cézannien

A partir de 1907, l’œuvre d’André Derain prend un tournant Cézannien. Il s’installe à Montmartre, et fréquente le Bateau-Lavoir. Il s’éloigne du Fauvisme, pour se concentrer sur l’architecture des volumes et l’équilibre des formes. Ses compositions se font plus synthétiques, encouragé par sa passion pour « l’art nègre » qu’il collectionne.

C’est une forme personnelle du cubisme que développe André Derain. Entre 1907 et 1909, il se rend à Cassis, Martigues, et Carrières-sur-Seine, où il peint des paysages cloisonnés aux tons saturés. A Cagnes et Cadaquès, où il accompagne Pablo Picasso en 1910, il évolue vers des volumes plus géométriques et cristallins.

Le Byzantinisme d’André Derain : précurseur du Retour à l’ordre

A partir de 1911, André Derain se tourne vers les maîtres du passé, tels que Jean Chardin, Nicolas Poussin, ou les frères Le Nain. Séduit par la simplicité des Primitifs italiens, il accentue la stylisation de son dessin à partir de 1912-1913. Il réalise alors surtout des portraits et autoportraits archaïsants, des natures mortes. Il élargit progressivement ses sources d’influence, puisant dans les portraits du Fayoum en 1914, puis dans les artistes du Quattrocento et les peintres de Pompéi à partir de 1920.

Ses influences archaïsantes placent André Derain à la pointe de l’Avant-garde. Il initie le mouvement du Retour à l’ordre, qui domine la scène artistique à l’issue de la Première guerre mondiale. Extrêmement innovantes, ses œuvres sont exposées à Paris et New York pendant la guerre alors que l’artiste lui-même combat sur le front.

Après la guerre, André Derain se concentre sur la conception de décors et costumes pour les ballets russes, notamment pour le compte de Diaghilev. Il réalise également de nombreuses gravures pour des ouvrages de poésie, privilégiant la xylogravure, la lithographie, et le burin.

S’il expose rarement son travail, André Derain reçoit le prix Carnegie à Pittsburgh en 1928, et compte parmi les Maîtres de l’Art Contemporain exposés au Petit Palais en 1937, pour l’Exposition Universelle. Le voyage officiel qu’il effectua en Allemagne en 1941 fut cependant « sa croix », et il mourut ostracisé à Garches en 1954.

La cote d’André Derain

Le marché de l’art reconnaît aujourd’hui le rôle de pionnier d’André Derain sur la scène artistique de la première moitié du XXème siècle. Sa cote, aujourd’hui montant, retrouve les niveaux les plus hauts des années 2001-2002 et 2018.

La diversité de ses créations, conséquence de son goût pour l’expérimentation plastique, le rend accessible à toutes les bourses. Ce sont les dessins qui représentent la majorité des ventes (58%), suivis par les peintures (22%) et les estampes (12%). Les peintures sont le plus souvent estimées entre 10 000 et 50 000 €, mais peuvent dépasser le million, surtout s’il s’agit de toiles de sa période Fauve. Le record des ventes reste détenu par Arbres à Collioure (1905), vendu à Londres, en 2010 pour 17 373 900 € (14 500 000 £). Les dessins, pour leur part, s’échangent pour la plupart entre 1 000 et 5 000 €, mais peuvent atteindre jusqu’à 400 000 €. Les estampes sont les créations les plus accessibles d’André Derain, adjugées pour la plupart entre 100 et 500 €.

(Illus.)Portrait d’André Derain en 1928

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