Estimation gratuite dessin au crayon ​

« Un dessin ne se définit ni par le support ni par la technique mais par la volonté de l’artiste » (Ségolène Bergeron). En effet, le dessin se distingue par la réalisation d’un motif au trait de contour, quel que soit le support. Il peut être réalisé à l’aide de multiples médiums, notamment le crayon, constitué d’une mine prise dans une gaine de bois ou de métal. L’usage du crayon est attesté depuis l’Antiquité, et on observe une diversification des types de crayons jusqu’à l’époque moderne. 

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Les crayons anciens

Les crayons les plus anciens sont les pointes de métal, dont on faisait grand usage dans l’Antiquité. Cette technique perdure, et à la Renaissance, les pointes métalliques ou minérales sont prises dans un portemine ou une gaine de bois.  

On distingue plusieurs types de mines, plus ou moins appréciées au fil du temps. 

La pointe d’argent est une technique associée principalement à la fin du XIVème siècle et au XVème siècle en Italie et aux Pays-Bas. L’application d’un dessin à la pointe d’argent requiert une préparation du support, qui est le plus souvent coloré et poncé. Cette technique complexe et onéreuse est délaissée à la fin du XVème siècle, mais renaît avec les Préraphaélites à la fin du XIXème siècle en Angleterre.

Au XVIème siècle, de nouvelles techniques se développent. 

La « mine de plomb » est très prisée au XVIème – XVIIIème siècle. L’appellation « mine de plomb » est impropre car le minerai est dépourvu de plomb mais contient en réalité du graphite. La première mine de graphite européenne est découverte en Angleterre vers 1560. Le minerai est scié en bâtonnets, eux-mêmes utilisé purs, pris dans un portemine, pour effectuer les dessins. Le dessin est appliqué directement sur le papier non préparé, généralement pour réaliser les esquisses. Les graphites anglais, d’une grande qualité, sont très prisés en France jusqu’en 1806, lorsque le blocus continental empêche toute importation. Cet événement suscite l’invention du crayon graphite moderne. 

Les dessins à la pierre noire, aussi dite « pierre d’Italie », se développent également au XVIème siècle. La pierre noire est un schiste argileux riche en carbone, qui permet d’obtenir des traits gris -noir. L’emploi de la pierre noire est particulièrement recommandé pour obtenir des effets picturaux, et transcrire des masses et des modelés. 

La sanguine prend également son essor du XVIème au XVIIIème siècle. Il s’agit d’une argile ferrugineuse colorée par l’hématite, ce qui permet un tracé rouge au crayon. Les dessins à la sanguine sont chimiquement stables, mais très sensibles à l’eau. Matériau pulvérulent, la sanguine rend possible la création d’épreuves et de contre-épreuves. 

Enfin, la craie blanche est le dernier matériau fréquemment utilisé dans les crayons anciens. Cette appellation générique recouvre différents matériaux crayeux issus de carrières, comme le gypse, le carbonate de calcium, l’argile blanche, et la stéatite, qui permettent de réaliser des traits blancs. La craie blanche est particulièrement appréciée pour assouplir les modelés et créer des rehauts de lumière raffinés. Elle peut également être employée seule sur papier coloré. 

Ces différents crayons sont souvent utilisés de façon isolée, mais des techniques mixtes sont également élaborées à la Renaissance. Ainsi, la technique des deux crayons voit le jour au XVème siècle. On mêle généralement la pierre noire et la craie blanche, ou bien la pierre noire et la sanguine, pour faire des effets d’ombres et de lumières en économie de moyens. Cette technique est particulièrement appréciée par Pierre-Paul Prud’hon au XIXème siècle.  

Au XVIème siècle, la technique des trois crayons apparaît. La pierre noire est mise à profit pour réaliser les lignes principales, la sanguine pour donner des tons chauds, et la craie blanche est réservée aux rehauts. Cette technique est particulièrement appréciée par François Clouet et Parmigianino, François Boucher et Antoine Watteau. 

Le dessin au crayon moderne

La pratique du dessin au crayon se transforme avec l’invention du crayon moderne à la fin du XVIIIème siècle, et son développement lors du blocus anglais de 1806, qui empêche l’approvisionnement en graphite.

Le crayon moderne naît avec les recherches de Nicolas Jacques Conté (1794), qui invente le crayon graphite reconstitué. Il réalise un mélange de poudre graphite et d’argile, moulé en batônnet et cuit au four avant d’être mis dans une gaine de bois. Selon la température et la durée de la cuisson, et en fonction des proportions d’argile et de graphite, le crayon est plus ou moins dur. Le crayon Conté permet de réaliser un trait précis, plus ou moins foncé selon la pression exercée par la main. Le tracé est brillant, mais s’efface aisément. Pour cette raison, il est très apprécié pour les dessins préparatoires d’artistes tels qu’Eugène Delacroix. 

Progressivement, d’autres crayons de mines reconstituées sont proposés. Ainsi, la craie Conté est mise au point par Nicolas Jacques Conté en 1795. Il s’agit d’un mélange d’argile et de noir de carbone moulé en bâtonnet et gainé de bois. La craie Conté est appréciée notamment de Georges Seurat, qui l’applique en frottis. 

Les crayons de couleurs sont un autre développement des crayons modernes. Johann Sebastian Staedtler élabore en 1835 une recette mêlant des pigments broyés, de l’argile, et un liant gras (gomme arabique ou cire). Ces crayons permettent de diversifier les coloris des dessins, et de travailler en plein air. Ils sont donc très appréciés des Impressionnistes. Leur fabrication étant peu onéreuse, ils se diffusent abondamment pendant la guerre.

Faire estimer gratuitement un dessin au crayon

Le marché du dessin ancien connaît une envolée depuis une dizaine d’années. L’estimation d’un dessin au crayon varient en fonction de l’ancienneté du dessin, de la qualité du trait, de la cote de son auteur, de son état de conservation, et de sa provenance. La présence de marques de collection peut ajouter une plus-value à l’œuvre. Parmi les dessins au crayon les plus chers vendus en France, on compte L’Étude de Tête d’Homme à la sanguine et pierre noire d’Andrea Del Sarto en 2016 à Pau pour 3,936 millions d’euros. 

Les dessins des maitres modernes ne sont pas en reste. La vente d’une Étude pour une baignade, Asnières (1883/84) de Georges Seurat réalisée au crayon Conté pour 9 042 640 € (6 800 000 £) à Londres en 2015 en témoigne. 

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(Illus.) Parmigianino, Tête d’homme, trois crayons, première moitié du XVIème siècle, New York, Metropolitan Museum of Art 

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