Estimation gratuite céramique en faïence ​

La faïence est une technique artistique née en Irak au IXème siècle. Il s’agit d’une céramique couverte d’une glaçure blanche et opaque qui dissimule l’argile sous-jacente. En cela, elle se distingue de la terre cuite vernissée, qui demeure translucide. La glaçure peut être peinte au pinceau avant cuisson de grand feu. 

La technique de la faïence se diffuse en Espagne au XIIème siècle par l’intermédiaire des Omeyyades d’Espagne, puis rejoint l’Italie au XIIIème siècle. Ces derniers implantent ensuite la faïence en France et aux Pays-Bas au tournant du XVIème siècle. Les artisans français et hollandais progressent dans la maitrise de cette technique, qui connaît son âge d’or au XVIIème-XVIIIème siècle. Elle connaît finalement un déclin à la fin du XVIIIème siècle, en raison du manque de combustibles et de la concurrence des porcelaines et faïences fines anglaises. 

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Les faïences d’Espagne

C’est par l’Espagne que la technique de la faïence rejoint l’Europe. Paterna et Manisès sont de hauts lieux de production des faïences espagnoles à l’époque médiévale. Les faïences sont souvent couvertes d’un décor animalier ou héraldique, et sont avant tout des pièces décoratives. Les ateliers de Manisès parviennent à imiter le lustre métallique des faïences islamiques grâce à l’emploi de sels métalliques, appliqués en troisième cuisson en atmosphère réductrice.

La majolique, faïence italienne 

La faïence se diffuse en Italie au XIIIème siècle sous le nom de majolique, et y connaît son apogée au XVème siècle. Les premiers centres de production au XIIIème siècle sont Faenza, Florence, et Orvieto. Ces derniers sont cependant supplantés par Urbino au XVIème siècle, qui parvient à réaliser un décor de lustre métallique, à l’imitation des pièces espagnoles. 

La faïence italienne se distingue par la qualité de la terre employée, et la conception de décors historiés. Florence est le premier centre à proposer un décor historié au XVIème siècle. Cette innovation est rendue possible par l’essor de l’imprimerie et l’emploi du poncif. Cependant, vers 1570, les décors historiés lassent, et les décors se simplifient. On voit apparaître des compositions ornementales, à motifs végétaux et de grotesques. Le fond blanc redevient visible, et porte parfois un motif bleu, à l’imitation de la porcelaine. Dans les années 1590, les formes sont parfois rehaussées d’un décor bicolore léger dit « à compendiario », composé de traits à peine esquissés. 

Outre les pièces de vaisselles, les artisans réalisent de nombreux pots à pharmacie, et certains se distinguent dans la production de sculptures en faïence, comme la dynastie Della Robbia.

Diffusion de la faïence aux Pays Bas 

La technique de la faïence se diffuse aux Pays-Bas et en France grâce à l’immigration d’artisans italiens dans ces pays au début du XVIème siècle. 

Aux Pays-Bas, les potiers s’installent d’abord à Anvers vers 1500, avant d’émigrer à Delft en 1585, lorsque Philippe II prend la ville. Cette période inaugure l’âge d’or de la faïence néerlandaise, au XVIIème siècle. Les faïenciers de Delft demeurent célèbres pour la céramique d’inspiration chinoise dite « de kraak », à décor bleu sur fond blanc.

La faïence française : Origine et succès

La faïence apparait en France dans les années 1530, à Lyon, Nevers et Rouen. Des artisans originaires de Gênes et Faenza s’installent à Lyon et Nevers, tandis que Masséot Abaquesne se forme à Faenza avant de créer la manufacture de Rouen. La manufacture de Moustiers ouvre peu après, dans les années 1550, avec l’installation de la famille Clérissy, elle aussi probablement originaire d’Italie. De ce fait, ces premières productions sont fortement inspirées des décors italiens. 

Au XVIIème siècle, les différentes manufactures s’affranchissent du modèle italien et se tournent vers des influences venues d’Orient. La manufacture de Nevers propose des décors dits persans, qui s’inspirent en réalité de la porcelaine chinoise. De la même manière, les décors de lambrequin en camaïeu de bleu qui ornent les faïences de Rouen sont probablement l’héritage des motifs chinois « Wan-li ». 

Le XVIIIème siècle est également florissant en matière de faïence, et c’est la manufacture Hannong de Strasbourg qui se montre la plus innovante. Ces derniers mettent au point un décor de petit feu, qui rend possible la réalisation de décors rose ou encore carmin. Les ateliers de Moustiers sont également très dynamiques, avec des décors polychromes « de grotesques » ou « aux chinois ». Les décors s’essoufflent cependant à la fin du XVIIIème siècle, et les faïenciers souffrent de la concurrence de la porcelaine. 

Les renouveaux de la faïence aux XIXème et XXème siècles

La faïence française connaît un renouveau dans sa production grâce à l’industrialisation des processus. L’essor de la faïence de Quimper et de Gien au XIXème siècle sont emblématiques de ce phénomène. L’industrialisation permet en effet d’imiter à grande échelle et à coût modique les pièces iconiques du passé, et de rendre ainsi les productions plus accessibles. 

Le développement de faïenceries d’art à Vallauris au XXème siècle est un autre aspect du renouveau de la faïence contemporaine. Cette production a bénéficié de l’installation de Pablo Picasso sur la Côte d’Azur en 1947. Vallauris est devenue emblématique d’une création novatrice au milieu du XXème siècle, et accueille pour cette raison la biennale d’art céramique depuis 1968. 

Faire estimer gratuitement une faïence

L’estimation d’une faïence dépend de l’ancienneté et de la nature de la pièce, de son état de conservation, ainsi que de la cote de l’artiste qui l’a produit. Parmi les faïences les plus recherchées, on compte les œuvres de Pablo Picasso réalisées dans les années 1950. Ainsi, le Gros oiseau corrida (1953) de l’artiste a été vendu en 2021 pour 94 290 € (80 000 £ ) à Londres. 

Quant aux faïences d’édition, elles s’échangent pour des prix plus bas, mais peuvent atteindre jusqu’à 3 000 €, comme Eve au pommier de Konstanty Laszczka vendue en 2001 à Lodz (Pologne) pour 3 136 € (12 000 PLZ ). 

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(Illus) Plat historié représentant le sacrifice de Marco Curzio, Faenza, atelier du maître Pietro Bergantini, 17 juin 1529, Faenza, Museo Internazionale delle Ceramiche. 

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